Sur la plage ou je marchais depuis deux semaines, j'ai aperçu au loin un bateau. En m'approchant j'ai vu qu'en nageant un peu avec mon sac sur le dos je pouvais monter à bord. Une échelle de corde pendait le long du bastingage. J'ai attendu deux jours sur le sable, rien n'a bougé à bord. Alors j'y suis allé. C'était un petit bateau mais bien conçu, confortable, capable d'affronter la haute mer. Sur le pont deux cadavres se faisaient face. Deux hommes qui s'étaient mutuellement embrochés avec un harpon et une fourche. Ils étaient tous secs, momifiés. Pas lourds. Je les ai jetés par dessus bord avec la fourche. La cave était pleine de conserves, la réserve d'eau bien pleine, la cuve de carburant remplie à ras bord ; une croisière se préparait à l'évidence. Elle avait tourné court, et c'était mon jour de chance. J'ai branché la radio sur la batterie, les voyants se sont allumés, le haut parleur grésillait d'un canal à l'autre … Personne sur les ondes. Tant mieux ! Je n'aurai pas à refuser un appel au secours.
(A suivre)
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