L'aphorisme de la semaine

 Je ne lui ai rien dit, mais avec tous les détails.

(Balthazar Forcalquier)

J'ai de la chance j'habite à Thouars

(Photo : Marie-France Boissinot)

 

Un peintre en Thouarsais pourrait passer sa vie à peindre le ciel, les nuages mousseux et ventrus déclinent les gris, le bistre, l'argenté, le perlé, avec, parfois des rousseurs de jeune fille prude ; le bleu céruléen frise parfois avec l'azur. Tout est ici nuances, touches et gradations. Un gars qui s'appellerait Eugène Boudin serait venu ici, il aurait pris son apéro au café des arts, il aurait peint le ciel sans cesse pendant des décennies. On aurait ici le musée du ciel. Thouars serait connu à Los Angeles ...

Les chanceux habitent à Thouars  !

Le roi n'est pas notre cousin. 

Gourmandises des anges

 

Hum ... le beignet de fleurs d'acacia ! C'est rare. Cath sait les cuisiner. May-L aussi.

Le temps ne dure pas, la fleur d'acacia ne traîne pas. Il faut agir promptement. Le goût est d'une finesse élégante avec des murmures d'aventures joyeuses. Les douceurs rares qui s'élèvent là sont puissantes mais aussi humbles comme un parfum fugace.  Cela rend heureux.

Sauvagerie à portée de main

 

Arkhip Kuindzhi.

Il y a bien des moyens de se sentir différent, en voilà un. 

Danser nu sous la pluie rude est une expérience bouleversante. Soudain la sauvagerie pure vous assaille. Vous êtes un animal humain, si vous pouvez, ajoutez des hurlements de loup ou des aboiements. L'eau tombe en cascade dans la bouche. Quelle ivresse !

Foutue langue française

 https://www.youtube.com/watch?v=ghfhv5P7hAU

Sur cette vidéo on aborde la folie de la langue française. 

C'est comme ces trois mots : amour, délice et orgue qui deviennent féminins au pluriel. On se demande bien pourquoi ?

Il paraît que cela pourrait dater de l'imprimerie, les typographes auraient inventé des règles tordues qui auraient été transmises en fonction de leur grade : l'apprenti les ignorait pour la plupart, le compagnon en apprenait quelques unes et le  maître  ... les maîtrisait toutes.

Miracle naturel

 

Après avoir arpenté un sentier pentu et avoir croisé des orchidées sauvages entre les frênes, on arrive à la cascade. On se trouve soudain plongé dans un repli secret des Cévennes. La vie sauvage est là, pure et harmonieuse, elle vous saute au visage comme une bête agile et farouche. Personne n'aurait ici l'idée de jeter sa canette de bière vide, l'évidence est absolue : laisser le paysage tel qu'on l'a trouvé. La beauté a ses évidences.

C'est dans la vallée du Pressoir, la cascade de Pommiers en Thouarsais.

La phrase romanesque

 Cette année là l'été était tombé un dimanche, tout le monde a pu en profiter.

(Balthazar Forcalquier)

L'aphorisme de la semaine

 Quand tout s'efface, il reste toujours la trace du désir.

(Balthazar Forcalquier)

J'ai de la chance j'habite à Thouars

 

Coup de blues dans la zone bleue. Dans un coin de la ville un parking a été bleui par erreur. Partout ailleurs un coup de peinture blanche aurait effacé la bévue, ni vu , ni connu. Mais à Thouars  la ville présente ses excuses. C'est mignon. Le peintre qui était peut-être un bleu est pardonné.

Les chanceux habitent à Thouars  !

Le roi n'est pas notre cousin. 

Thouars ne change pas

(Photo Kriss Teuf)

Quand nous sommes venus sur terre en l'an 3247 les humains avaient disparu depuis longtemps, comme sous l'effet d'une baguette magique. Rien n'avait changé, les constructions étaient certes moins entretenues, mais en bon état quand même. Le château de Thouars (selon notre radar I 452) était toujours debout, la toiture moussue, mais les couloirs encore accueillants. B28 et moi ( je m'appelle K12) nous avons arpenté les rues du centre ville. Des montagnes de feuilles mortes poussées par le vent obstruaient quelques impasses. On a trouvé dans une maison d'une rue baptisée de la Trémoille : un pain, un pot de confiture et une bouteille dont l'étiquette encore lisible indiquait Duhomard. Nous l'avons testée avec notre rayon P4712. "Comestible" a répondu le faisceau. On a trinqué. C'était délicieux : " il y a un petit arrière goût de M 654" a dit B28. Dans la cave on trouvé d'autres bouteilles dessus il était écrit Nicolas Reau avec un dessin de soucoupe volante en tissu. On a goûté, c'était merveilleux : " on dirait du V 451" ai-je dit. "Exact" a confirmé B28 "avec, derrière, une note de G45878969".

On était bien ici.

Voilà Tout

Sur une étiquette

une soucoupe volante 

en tissu : 

 

Coup de pub

 

 

- Je lis dans la "Nouvelle République" que la flamme olympique restera 20 minutes à Thouars le 2 juin de 9h à 9h20. La ville paie 6.000 € pour cela. Soit, précise le journal, 300 € la minute. 

- Bon, ça pique un peu, mais c'est bien moins cher qu'une minute de pub à la télé : au moins 4.000 €. 

- C'est pas faux, mais avec 6.000 € la ville aurait pu acheter 400 bouteilles de Duhomard et organiser un grand apéro.

- Oui mais la flamme olympique se partage aussi avec les enfants.

- Argument approuvé ! ça s'arrose !

-  Quoi ? arroser la flamme ???

- Non ! l'argument.

Suivre les signes

 

Quand le bateau a coulé je me suis dit que je ne vivrais pas longtemps sur ce canot minuscule. Le premier soir j'ai vu cette éclipse. C'était un signe ! Et le lendemain j'ai pu me diriger à la rame vers une île. Une île paradisiaque. Elle appartenait à un milliardaire. Il y a vu un signe et m'a confié son atoll. Je veillais surtout à l'entretien de la piscine et du bar. 

La vie est belle, c'est un signe. 

Je peins. On me dit que je suis le nouveau Gauguin. En vendant deux toiles j'ai racheté l'atoll au milliardaire. Un jour une naufragée fine a débarqué d'un canot gonflable. Un signe !

Voilà tout.

Anecdote néolithique

(photo : Martin Fauquembergue)

Thouars, néolithique, 1h22 du matin, aurore boréale à proximité de Thouars qui n'existe pas encore mais le dolmen, lui, est déjà là  :

- groumf rata pouette !

- dirtuc ... tefraeres, dehours, klib klib.

- Klib ? klib ? trasseta pouet ret trip beuhhhh !

Traduction du néanderthalien :

- Eteins la torche et viens te coucher Kevin !

- Mais c'est pas moi, c'est dehors, c'est magique, magique.

- Magique ? Magique ? arrête de fumer l'herbe que le voyageur t'a donné hier !

Bric chnik (Voilà  tout)

 

La phrase romanesque

 L'origine du mot travail est torture, dès lors la paresse serait elle  une vertu ?

(Balthazar Forcalquier)

L'aphorisme de la semaine

 Le monde est tellement incompréhensible que c'est inutile de le comprendre, résultat l'ignorance simplifie tout, c'est bête !

(Balthazar Forcalquier)

J'ai de la chance j'habite à Thouars

Au marché de Thouars, en cette saison, on fait immanquablement la queue à un stand ( elle peut s'étendre jusque dans la rue en contrebas). Quelle splendeur est ici vendue ? Des truffes ? Des pierres précieuses ? Un alcool rare ? Un alcool de truffes distillé avec des pierres précieuses ? Mieux ! des asperges d'une saveur fine, vendues du producteur au consommateur. Une maman me disait en attendant " moi je les achète pour les amener à mon fils à Tours."

Les chanceux habitent à Thouars  !

Le roi n'est pas notre cousin. 

Cap définitif au sud

 

Michiel Schrijver

Quand j'étais matelot au long cours les escales sentaient le vieux rouge à lèvres, la bière et le vomi. Elles étaient décevantes, sans cesse. Alors, un jour, j'ai décidé de rester à bord, toujours. Je regardais les quais mornes qui se perdaient dans le brouillard au-delà du bastingage. Le navire devint alors un grand ami. J'ai senti qu'il avait pour moi une tendresse singulière. Il me facilitait la tâche toujours, et quand une tempête menaçait il me prenait dans ses bras, j'en avais la sensation très nette. Comme je ne quittais pas le pont je ne dépensais rien. Et j'ai pu le racheter quand l'armateur l'a voué à la ferraille. On s'est installé tous les deux dans un port minuscule de Crête. Un jour il a pris l'eau et moi je suis mort le soir même. On était trop vieux. Il a coulé le lendemain, par fidélité.

Voilà tout.

Si vous avez du flair c'est le moment d'acheter

Auto portrait du toutou nommé "Strie", sur papier Canson, un crayon gras attaché à sa queue avec, en plus, une croquette pour activer le mouvement. Cette œuvre est évaluée à 4.000 dollars ... à vue de truffe.
 

Je partage cette détresse

 

En arpentant une rue, pas loin de chez moi, il y a peu, je remarque cette pièce de puzzle sur le trottoir. Je pense alors à l'immense tristesse de l'enfant qui n'a pas pu achever son jeu. Pour une fois qu'il avait laissé de côté son téléphone et qu'il avait construit le puzzle offert l'an dernier, à son anniversaire, par son tonton, il représentait un tableau, genre impressionniste . Le gosse a tout jeté à terre en criant " trop nul !". Comment cette ultime pièce est-elle arrivée là, quelle main malfaisante l'a volée pour la jeter là ? Sans doute un copain jaloux qui venait de voir son ami embrasser la fille dont il est amoureux depuis la maternelle ... Ou un truc dans le genre. La rue est un roman sans fin.

Voilà tout.

Coucou

Photo : G.B.

Le pilote avait décollé sans tracas. Les cadrans étaient parfaitement cadrés. Le pilote aimait le calme  de ces aiguilles qui l'apaisaient : altimètre, anémomètre, variomètre, cap, horizon artificiel. Mais plus encore il aimait l'odeur du cockpit, car les avions ont des exhalaisons qui invitent à l'aventure. Il se disait que Saint-Exupéry, Guynemer, Nungesser avaient eux aussi reniflé ces mêmes effluves nets. En survolant Thouars il ressentait ces joies simples qu'ont les oiseaux. Un jour il croisa une soucoupe volante, un petit gars vert lui fit un signe amical à travers le hublot. Il répondit pareillement avec un sourire. Il n'en jamais parlé. Faire coucou à un martien dans un coucou, vous imaginez la tête de l'interlocuteur.  

Voilà tout.

 

La phrase romanesque

 

J'aime les piscines abandonnées, elles sont silencieuses.

(Balthazar Forcalquier)

L'aphorisme de la semaine

 Pour être vu le désert a besoin d'ombre.

(Balthazar Forcalquier)

J'ai de la chance j'habite à Thouars

 

Au détour des travaux on peut croiser à Thouars ce panneau manuscrit " Circulation DIFFICILE". C'est joli et gentil. 

Ici la circulation n'est pas interdite ... elle est difficile. On peut même dire qu'elle est réservée aux Thouarsais vaccinés à la pelleteuse. Aller tout droit signifie faire demi-tour, passer par des voies ignorées, des chemins de traverse, découvrir des points de vue rares et des sentiers déserts. C'est un appel à l'aventure. On roule même sur des trottoirs,  ce sont les panneaux qui le conseillent. Ce n'est plus le code de la route, c'est le décode de la route. Quelle excentricité dans le Thouarsais.

Les chanceux habitent à Thouars  !

Le roi n'est pas notre cousin. 

Langue française

 ça ne mange pas de pain

Cette expression remonte au Moyen-Âge, lorsque le pain était l’aliment de base. Il représentait une bonne partie du budget alimentaire. À l’époque, prendre une décision sur une dépense qui « ne mangeait pas de pain » voulait dire que cela ne coûtait pas grand chose pour la famille. Cela n’avait pas d’impact sur l’achat de cet aliment de première nécessité.

 

Moi je dis ça ... je dis rien

 

Je me demande depuis longtemps comment sont nommées les armes et par qui? 

Par exemple le MMP a changé de nom et s'appelle désormais Akeron MP, pourquoi pas "fleur des champs" ou" hôte toi de là que je m'y mette ?" ce serait plus simple.

Les médicaments aussi on des noms à coucher dehors : "pramipexole", "phénopropazine", "trihexyphenidyle", etc. On ne pourrait pas faire plus simple : "bobo", "ouf", "dodo" ?

 

 

Elle a bien fait de ne pas venir

 

Photo : XG

A Thouars, elle lui avait donné rendez-vous devant le château où elle avait été naguère collégienne. Il a attendu quatre heures, en vain (elle n'est jamais venue, elle s'était endormie à Bressuire). Il entendait les cris joyeux de la cour de récréation. Il a regardé le Thouet bordé des jardins potagers  en contrebas, il a trouvé cela beau. Un gars qui passait par là lui a offert un verre de Duhomard au café des arts. Il est allé manger, un peu plus bas, au Trait d'Union où tout le monde lui a dit bonjour sans le connaître. Alors il a décidé de vivre ici jusqu'à la fin de ses jours et quand il est mort la ville a hérité de sa fortune : 115 milliards d'euros. Un petit square porte aujourd'hui son nom derrière la mairie.

Voilà tout.

Une belle vie

 

Il était ouvrier, il embauchait tôt, il prenait son vélo pour aller à l'atelier. Un jour, par hasard, il a croisé la fille qu'il attendait depuis toujours, elle était boulangère et effectuait les livraisons à bicyclette à l'aube. Elle est tombée (non pas sur la route), elle est tombée amoureuse aussi. Ils se sont unis, mariés, partis en voyage de noces trois jours au bord de la Manche. Ils n'ont pas eu d'enfant. Il a toujours refusé d'être contremaître, il disait : " les contremaîtres ne sont pas contre les maîtres mais pour". Elle adorait cela. Elle est restée employée. Ils sont vieux aujourd'hui. Ils ne regrettent rien. Ils n'ont jamais eu de télé, leur petite maison est pleine de livres. A leur mort ils donneront leur corps à la science.

Voilà tout.

La phrase romanesque

 

J'ai connu jadis un gars artificiel qui était très bête, aujourd'hui que l'IA (intelligence artificielle) est à la mode, je me demande maintenant s'il n'était pas à moitié en avance.

(Balthazar Forcalquier)

L'aphorisme de la semaine

 Quand j'étais dictateur j'ai totalement oublié que j'étais mortel.

(Balthazar Forcalquier)

J'ai de la chance j'habite à Thouars

La CGT proposait samedi à l'orangerie de Thouars une journée joyeuse sous la pluie, cela s'appelle le "Festitaf". Au programme : une sorte de séquence jolie et tendre. 

Par exemple, une séquence théâtrale évoquait l'été 1936 quand, soudain, la vie des gens simples a changé. La liberté d'opinion a été assurée, la semaine de travail s'est "limitée" à 40 h, et quinze jours de congés payés ont été accordés ! INCROYABLE ! Des familles ont vu la mer pour la première fois. 

Par petites tranches de vie on a vu la joie simple de ces gens soudains libres.  Aucune leçon ! Seulement la volonté souriante des femmes et des hommes en bleu de travail. Alors je me suis souvenu de ce que disait mon père : " ce fut l'un des plus beaux souvenirs de ma vie". 

On en veut encore !

Les chanceux habitent à Thouars  !

Le roi n'est pas notre cousin. 

Rêve noyé

Tout fut perdu. Nous étions partis en buvant du champagne, là-bas, dans ces marigots infestés de bêtes venimeuses. A bord nous buvions et nous trinquions, certains de trouver là-bas, au bout du fleuve la mine de diamants révélée sur un ancien manuscrit découvert un jour dans un vide grenier à Thouars. Toutes nos économies avaient été englouties pour partir, pour acheter un navire, pour recruter un équipage de trois autochtones. Partir, partir, partir. Le temps a passé, mollement, nous nous sommes épuisés, mangés par les moustiques énormes, chassant les serpents venimeux qui tombaient des branches. Tout était lent. Les maladies exotiques ont trouvé dans nos corps des territoires vierges. Un matin alors que nous somnolions dans la chaleur déjà excessive, le navire s'est brisé sur des rapides. Tout était perdu. Je suis resté seul à bord, buvant les dernières bouteilles de rhum, hurlant ma fureur aux étoiles. Quand on m'a retrouvé nu et chevelu je ne savais qu'aboyer.

Voilà tout.