Il a omis qu'il avait oublié, résultat il l'a fait.
(Balthazar Forcalquier)
Il a omis qu'il avait oublié, résultat il l'a fait.
(Balthazar Forcalquier)
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(Photo NR) |
Informations et contact : Cave Fort, impasse de la Cave-Fort, à Tourtenay. Tél. 07.82.49.79.08 ou bosclement@gmail.com
J'ai vu une pierre qui a connu Jeanne d'Arc et Napoléon ... elle est restée de marbre !
(Balthazar Forcalquier)
Le meilleur et le plus économique des loisirs : dormir.
( Balthazar Forcalquier)
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(Photo Lucas) |
L'école Jean Macé (Place du 4 août) est fermée, un café associatif vient d'ouvrir, il s'appelle "MZ". Un bistro, pas de doute, on est bien à Thouars. Le décor est beau, les gens vous accueillent avec un grand sourire. Pas besoin d'être adhérent pour venir passer ici un paisible moment. On y trouve aussi des petits trésors comme cette collection de fausses reliques fabriquées par des gens drôles, pour pas cher, elles peuvent faire des cadeaux originaux.
Ouvert le mercredi, jeudi 10h30 à 20h et le vendredi, samedi de 10 h 30 à minuit.
Les chanceux habitent Thouars !
Il existe deux sortes de voyages : le périple et la pérégrination.
La pérégrination sous entend qu'on chemine sur les sentiers comme un pèlerin.
Le périple sous entend qu'on traverse une mer ou un océan
Bon ...on s'en fout unpeu.
Celui de droite pense : " le bonheur c'est ma nouvelle Peugeot 403."
L'enfant pense : " le bonheur c'est un bisou de maman ... et une glace à la framboise".
A quoi bon vieillir ?
Las de n'apporter que des factures et jamais de lettres d'amour (on les reconnaît à leur parfum) le facteur avait déserté. Disparu. On retrouva son vélo cinq plus tard dans un bois perdu au fond d'une vallée abandonnée. Il avait embarqué sur un cargo. Il débarqua en Afrique, en Casamance. Il fut accueilli dans un village, dans une famille de griots ( des conteurs). Il apprit l'art de ce métier rare et fut vite reconnu et apprécié. Les nouvelles, il les colportait de nouveau, mais enjolivées avec des magiciens et des fées à chaque fin de phrase. Il était le plus heureux des hommes.
Une phrase pour nourrir la semaine à venir.
- Vous me prenez pour un imbécile ?
- Non mais comme je suis bête je me trompe souvent.
https://www.youtube.com/watch?v=N8-qFyzdcto
Je me souviens de l'Irlande : cinq mois de pluie dans une Simca 1000. Une journée unique de beau temps. Même les sous-mariniers n'ont pas connu cela. Notre nourriture était le thé, le porridge et la musique. Je suis tombé à la mer vêtu d'une canadienne, elle a séché au bout d'un grand mois lentement sous la soufflerie du maigre chauffage. L'amitié résiste à tout, même quand l'aventure prend des formes moins folles. En allumant le feu du bivouac avec l'essence qui s'infiltraient, des explosions sortaient des pierres gigantesques. Nous n'avions peur de rien puisque nous étions purs. Ensuite nous sommes devenus bûcherons en Ariège ; nous avons perdu des grumes dans des boues gigantesques, des arbres ont basculé découvrant soudain des morceaux entiers de ciel, des envies de se rouler nus dans les feuilles mortes nous sautaient à la gorge, le sang a coulé aussi quand les jambes étaient mordues par les tronçonneuses, les haches étaient nos uniques compagnes ( elles au moins ne nous voulaient aucun mal contrairement aux tracteurs articulés qui rêvaient de verser avec avidité dans la pente des montagnes). Pas d'alcool, pas de drogue, notre liberté passait avant tout et nous charmait bien plus que n'importe quelle substance. Nous cherchons toujours la suite du trésor.
Voilà tout.
https://www.youtube.com/watch?v=KYmL6kI0wkQ
Dans les taxis brousse nous passions les frontières comme les autres, le corps las et le visage rouge de la poussière de latérite. Je garde un souvenir : nous sommes arrivés dans la ville. Il faisait nuit. Chacun est parti de son côté. Avec mon ami nous avons dormi devant la gare sur un banc, à tour de rôle, car les machettes rodaient dans ce quartier menaçant. Au matin nous avons repris un taxi-brousse et avons retrouvé nos compagnons qui,eux aussi, allaient plus au Sud. Quand ils ont su que nous avions été clochards ils ont été navrés : « il fallait venir avec nous, il y avait un peu plus loin une case pour les voyageurs. » La voilà la vraie fraternité. Elle est douce et limpide.
Nous traversions le monde sans avidité. Quelques rares lassitudes nous accablaient, mais c'était rare, car la curiosité n'est jamais rassasiée.
( A suivre)
https://www.youtube.com/watch?v=XzYNGlRPu9g&t=138s
Quand il a fallu revenir chez les gens, dans les rues, et arpenter les places bruyantes ce fut étrange. Désormais souvent je croise la nostalgie, elle me caresse et m'embrasse. Je lui suis resté fidèle. Elle vient s'allonger à côté de moi la nuit quand tout le monde dort dans la maison. Le jasmin alors s'affole, enfin … il me semble.
Tant pis, demain je retournerai au guichet oblitérer des cartes à des voyageurs de première classe en partance pour Constantinople.
« Mais qu'est-ce tu fous là Ducon ? » j'ai levé les yeux las et mon pote était là, devant moi. A peine plus vieux depuis 20 ans. Rieur toujours. Nous sommes partis nous enivrer, j'entends encore hurler le chef quand j'ai abandonné les tampons. Sans parler du passé, nous avons décidé de partir encore, plein sud. Là-bas où les femmes dans des boubous colorés sillonnent, sublimes, les sentiers, la tête haute. Là-bas où les pêcheurs sont fins comme des espadons et fraternels sans poser jamais la moindre question. Jamais là-bas on dit « as-tu soif ? » On dit « tiens bois ». Là-bas la liberté est grande puisque nous n'avons aucune tradition à transmettre.
( A suivre)
https://www.youtube.com/watch?v=swFD6FxkDQk&list=RDswFD6FxkDQk&start_radio=1
Il nous est arrivé d'avoir peur des fantômes au fond des puits, alors nous sommes partis le lendemain en riant . Des bateaux, des trains, des taxis brousse nous attendaient partout.
Un tour de cartes suffisait à nous fournir en cigarettes. Chez les toubabs (les blancs) nous étions de somptueux pique-assiette, prêts à rendre des services qui ne servaient à rien (en échange d'un repas, d'un lit, d'une semaine de gîte). Notre offre était toujours refusée, nous étions alors logés et nourris pour rien, pour un sourire.
Mais cela c'était ensuite. Tout avait commencé bien avant dans les sables. Sous le soleil énorme et dans les nuits époustouflantes qui empêchaient de dormir en raison des étoiles jetées par poignées dans les cieux. Dans le silence nous buvions lentement du thé à la menthe avant d'aller tuer dans les oueds secs. Hélas, l'homme d'action est toujours violent et souvent un peu seul. L'amitié, là ou rien n'existe, est puissante, considérable. Ces pays nus ne trahissent pas comme ces jungles excessives qui pourrissent et empoisonnent ( j'en sais quelque chose! ). Ici rien devant, rien derrière. Nous mangions des galettes de farine cuites sur les pierres brûlantes. Nous nous allongions dans le silence. Dix ou douze paroles étaient prononcées chaque jour, pour signifier des besoins absolus, jamais pour un exprimer un sentiment ou un jugement. Seul l'imbécile bavarde dans le désert. ( A suivre)
https://www.youtube.com/watch?v=drpdrQq8c98
L'aventure pure. Voilà le mot qui m'a nourri longtemps. Alors j'ai foncé, je suis passé à travers mille interdits inconnus, aveugle, insoucieux et sans doute fou. C'est cette folie éperdue qui, d'une certaine manière, m'a protégé. Je dis « je », mais je devrais dire « nous », mon vieux pote ( qui se reconnaîtra) et moi, car il était comme moi, mangeur de tout. Sans avoir le temps d'avoir peur.
En guise de passe-port nous exprimions cette joie naïve qui suscite le sourire quand ce n'est pas l'amitié simple. Peut-être même – j'ose le dire – nous passions pour des héros. Nous empruntions une pirogue que personne n'aurait touchée, elle était protégée par des grigris, nous n'en savions rien, nous ne voyions rien. Nous foncions. Vite ! Vite ! Nous empruntions des chemins interdits en riant, « interdits pourquoi ? ». Nous grimpions dans les trains surchargés en escaladant - en riant - les fenêtres. Notre ignorance naïve et pure était notre divine protection. Nous étions absous comme on pardonnait aux idiots du Moyen Age.
( A suivre)
https://www.youtube.com/watch?v=OALDX4kcjuI
J'ai toujours été une sorte de train fou qui fonçait droit devant, parfois absurdement. J'étais un mauvais voyou et un piètre cambrioleur. Ah ça ! Heureusement je n'avais pas l'audace absurde de ces gars de la bande à Jules Bonnot qui défouraillaient et abattaient en riant de pauvres employés. J'ai croisé Picasso (au bateau lavoir), il était insupportable et a tout volé aux masques africains. J'ai bu de l'absinthe avec Gauguin sur une goélette, il était doux et terrible. J'ai trinqué - en bordée - avec Blaise Cendrars ( Suisse il s'était engagé dans la Légion pour faire la guerre 14 aux côtés d’Apollinaire, « parce que disait-il la poésie c'est l'action »). C'est vrai. J'ai écris trois fois à Julien Gracq, il m'a répondu deux fois. J'ai salué Vélasquez ( à Madrid) et Vermeer ( à La Haye) … ils m'ont souri... (L'intelligence artificielle est stupide : si vous écrivez Vélasquez elle vous dit NON et propose « démasquez » … Il n'y a rien de plus pur que cet ami pas besoin de masque).
Je pense souvent à Riton pour lui j'aurais creusé des tombes et lui m'aurait conduit loin en Casamance où les crépuscules klaxonnent avec des couleurs fluo durant trente secondes. Nous tirons sur des arcs, sans fin. Bref ...
( A suivre)
Une phrase pour nourrir la semaine à venir.
J'ai bien dormi avec des gros morceaux de rêve dedans.
(Balthazar Forcalquier)
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Le "cul de loup" (la cabane dans laquelle logeait le bûcheron pendant les coupes) |
Une phrase pour nourrir la semaine à venir.
Dire "JE" est une sacrée aventure.
(Balthazar Forcalquier)