Le surmoi ? Je n'en ai pas ! J'ai déjà assez à faire avec moi tout seul.
(Balthazar Forcalquier)
Le surmoi ? Je n'en ai pas ! J'ai déjà assez à faire avec moi tout seul.
(Balthazar Forcalquier)
Ce drôle de zèbre fait le zèbre. On ne pourrait pas dire la même chose avec une autruche ... C'est bizarre la langue française
Ce magasin de travaux laisse son entrée libre aux amateurs de tranchées. Le rayon des trous est d'ailleurs très copieux, il y en a vraiment pour tous les goûts. Quant au choix des panneaux il est considérable.
Je suis un homme conscient : je n'ai pas d'inconscient.
(Balthazar Forcalquier)
Trouvé lundi en me lavant les dents à 9 h 31.
M. et Mme Daman ont une fille comment l'appellent-ils ?
EVY... bien sûr ( Evy Daman).
Un deuxième, trouvé mercredi à 16 h 12 en regardant la pluie tomber.
M. et Mme Nivisse ont une fille comment l'appellent-ils ?
NICOLE ... Nicole Nivisse, ça se tient !
(Balthazar Forcalquier)
En période de sécheresse, l'arrosage du jardin est interdite. Voilà une invention géniale qui autorise l'usage raisonné de l'eau !
Ce qu'ils ont fait du trésor. |
"La vie est un chemin somptueux emplie de pierres. Il est normal de trébucher, certains même tombent, ils se relèvent. L'équilibre est le secret. L'équilibre mental qui permet de chasser le superflu, de s'alléger. Il viendra un temps où non seulement vous saurez éviter les pierres mais vous les survolerez. Suivez moi, je suis celui qui vous indique le cap." Voilà le genre de balivernes que je débitais à longueur de soirées à mes disciples. Car bien sûr les soirées m'étaient réservées et il y a longtemps que la télé "produit infâme, colporteur de chaînes et de muselière" avait été jetée dans les fonds de cave.
De plus en plus souvent je m'absentais, je devais moi même : "aller consulter un demi-saint dans les montagnes, un anachorète qui habitait une grotte et ne mangeait que de l'herbe." Je partais donc avec une partie de mon pécule. J'ai vite été très connu dans les plus grands hôtels de Monaco. Tables raffinées, suites royales, filles hors de prix. Là-bas le portier du Métropole m'appelait " Monsieur Bonheur". Lui n'avait pas besoin de paroles vides mais de copieux pourboires et je ne renâclais pas à le satisfaire. Je me suis acheté un modeste yacht de 32 m, et j'ai hésité pour un jet privé. Mais pour aller où ? J'avais déjà arpenté les plus belles maisons du globe.
Alors, le croiriez-vous ? Je me suis lassé de ce luxe voluptueux. Un soir je suis parti pour de bon. J'ai laissé dans ma chambre ( celle de la communauté) le petit trésor qui m'avait si naïvement été offert. J'ai ajouté ce petit mot : " mes belles eaux, voici de quoi vous faire un peu plaisir, vous l'avez bien mérité".
Alors, le croiriez-vous ? Je me suis retiré dans une grotte du Périgord Noir ( où j'ai d'ailleurs un jour croisé François Augiéras sur les bords de la Vézère) je n'ai plus mangé que de l'herbe. Un jour j'ai trouvé sur le bord d'un sentier herbeux un magazine. Un article racontait qu'une communauté des Cévennes avait construit une gigantesque statue avec un trésor trouvé sous une pierre. Une statue dédiée à Lumière. J'ai bien ri, ah oui !
FIN.
Mes proches s'appelaient "eau pure". |
Assez rapidement j'ai sélectionné dans la bande quelques individus plus sensibles à l'émerveillement de mes révélations. J'ai veillé à partager équitablement le groupe entre hommes et femmes. Je leur proposais des réunions supplémentaires. Je leur disais : " vous êtes différents, vous êtes comme la rosée du matin ... indispensable et fragile." En plus des prêches réguliers et cette "(dé)formation spéciale" il leur fallait accomplir le labeur quotidien comme les autres. Ils dormaient peu. La fatigue du disciple c'est la base d'une bonne structure. Je les baptisais : "eau pure". Et rapidement les adeptes ordinaires prirent l'habitude de les appeler ainsi. Dans la communauté il n'était pas rare d'entendre " eau pure Martine passe moi le savon ? " ou bien "eau pure Robert où as-tu mis la serpette ?". Ces "eaux pures" formaient en quelque sorte mon état-major, elles veillaient à ce que je ne manque de rien. Et de fait, je ne travaillais plus du tout. Je mangeais. Je dormais. Je racontais des balivernes. J'amassais une petite fortune.
(A suivre)
Pour lire les épisodes précédents se reporter à lundi, mardi, mercredi et jeudi derniers.
Lumière tel était mon nom. |
Je me suis vite trouvé très bien dans cette douce et crédule communauté. J'ai organisé quelques conférences sur des sujets bateaux : le bonheur, la colère, la puissance, l'anarchie, etc. Sur l'avarice je n'ai pas manqué de citer Sénèque : " le pauvre n'est pas celui qui a peu c'est celui qui n'a jamais assez" ( gros succès qui m'a permis de mettre en place une sorte de quête). Très vite l'audience s'est agrandie, et très vite, tous les membres ou presque de cette tendre collectivité étaient présents à mes prêches. Quelques rares grincheux s'isolaient et remâchaient leur rancune disant à mon propos " ce type est un escroc". Voilà qui suscitait de la part des autres cette réplique outrée : " oh ! non ! n'as-tu pas honte de dire pareille horreur sur LUMIERE ! ". Lumière était devenu mon nom. Mes quêtes rapportaient bien. Ces gens étaient pauvres mais généreux ... Ils le furent de plus en plus au fil du temps.
( A suivre)
Comment peut-on avoir envie de gagner à un jeu qui s'appelle les échecs ?
(Balthazar Forcalquier)