Les jours défilent mollement, je croise des cases abandonnées, des quais mangés par les vers. Ici tout est dévoré de haut en bas, tout est pourri, tout est mouillé deux ou trois fois par jour par des ondées d'une puissance antédiluvienne. Je me rappelle combien j'attendais ces tornades dans les forêts de Goyaz et du Mato Grosso. A la nuit tombée on pouvait voir – avec beaucoup, beaucoup de chance – une luminescence bleue sur les rives de la rivière des Aigrettes. Cette lumière magique était un diamant bleu. Une seule pierre offrait un an de vie somptueuse dans les hôtels cossus du Brésil. L'on y buvait des alcools rares dans les rires des femmes à collier de perles. Cela m'est arrivé une fois seulement. Je suis reparti à la quête des pierres phosphorescentes, mais en vain, j'ai fini en haillon, mangeant, pour survivre, des fourmis-termites grillées dans une case défoncée par les pluies.
( A suivre)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire