dimanche 31 mars 2024

C'est pas si compliqué

 


Tu vois le plus dur c'est de trouver le neutre, mais après ça va tout seul, tu le connectes sur le circuit et si la lampe s'allume c'est bon. A tout à l'heure. Voilà tout.

samedi 30 mars 2024

La phrase romanesque

 Ce taxidermiste n'offrait que des fleurs séchées, même lors des mariages.

(Balthazar Forcalquier)



vendredi 29 mars 2024

jeudi 28 mars 2024

J'ai de la chance j'habite à Thouars

 

Les monuments aux morts en hommage aux victimes de la guerre de 1870, comme celui de Thouars, ne courent pas les rues. Il y en a un semblable à Orléans et à Granges-sur-Vologne. Et pas ailleurs ! Il est signé Charles Desvergnes. Un soldat met son Chassepot (fusil) en joue pour protéger son copain blessé. Il y a une petite légende thouarsaise à ce propos, une légende peu connue. Durant la dernière guerre les allemands n'ont pas hésité à voler tout le métal disponible, et notamment celui des statues. Mais pas à Thouars. On raconte qu'un édile du coin aurait eu l'idée de dire à l'occupant - pour sauver le monument - cet argument : " ne démontez pas cette oeuvre, regardez le soldat vise à l'ouest, vers les Anglais ! ". Il aurait été entendu ... en réalité la statue n'est pas en bronze, elle doit sa survie à son alliage ferreux de peu d'intérêt.

Les chanceux habitent à Thouars  !

Le roi (soleil) n'est pas notre cousin.


mercredi 27 mars 2024

Dans les Cévennes (6)

 


Tout en haut d'une pente qui dure deux heures , cinq ou six maisons de lourdes pierres : Bougès. Une source où l'on peut boire. Le panneau avise : "eau non contrôlée" ce qui veut dire pure. Elle tombe directement du dessus sans avoir vu le ciel. Et une auberge perchée. On mange sur ce balcon en montagne une omelette aux ceps ( cueillis ici), le pélardon( fromage) du fermier voisin , de la confiture de framboise maison et un vin souple du domaine de Gabalie (Lauzère) au parfum de pivoine. Les aubergistes sont comme une tante et un oncle revenus des pays du Levant, chaleureux et discrets. C'est délicieux. L'air est plein de l'odeur des genets.

On voit le Causse devant au loin, le Causse où il n'y a rien, même le vent ne s'y arrête pas.

Un lézard amoureux zigzague sur la lauze... et choit.

 Plus loin, Pont-de-Mauvert est un endroit qui est dans ma vie depuis fort longtemps. C'est là que, les corps déliés nous allions, dans une folle liberté, insensibles aux autres, grimpant partout et sans cesse, dévorant le beurre pur et le miel fort, dans l'eau glacée des cailloux, sans fatigue. Seuls, enfin. C'est là qu'un soir d'orage nous avons dansé sous la foudre. Avides de vie, comme des sauvages. Comme des hommes des caverne déliés de tous les dieux. Nous étions de furieux carnassiers.

En dessous, nous arpentions une vieille route pavée sous les châtaigniers, et quand j'ai lu le récit inachevé de Gracq j'ai retrouvé le chemin. Il menait à une vieille mine à l'abandon.  

 

mardi 26 mars 2024

Dans les Cévennes (5)

 


Après avoir traversé la châtaigneraie rescapée des combats contre l'orage, le chemin de crête est comme une zone franche. La foudre a frappé un arbre sur deux, et plus encore. Le sentier est jonché de branches calcinées. Les bombardements célestes ont été ici considérables ! Les arbres éventrés sauvent quand même quelques feuilles. Ces gueules cassées ont de ces tendresses de fillette !

Avant cela, la gare abandonnée de Florac est comme une valise oubliée. L'image est un peu facile j'en conviens, mais elle est idéale. On regrette le maelstrom des voyageurs dans la vapeur des locos au ralenti. Les paniers de victuailles à cochonnaille, les fermières à grande gueule et les jeunes filles effarées qui s'en vont choisir une coiffe neuve au marché. Et les maquignons arrogants. Et quelque bourgeois à moustache lissée qui achètent à bon compte des coupes de bois si pentues que seuls des fols et des mules peuvent débarder.

Les fenêtres de la gare sont occultées désormais avec du contreplaqué malade, la salle des pas perdus est enfermée, le lampadaire est tordu par le vent. C'est d'une mélancolie cruelle et, pire, vaine..


lundi 25 mars 2024

Dans les Cévennes (4)

 


C'est un pays de laine qui sent fort le miel chaud, le suint et la solitude. On doit y être bien pour écrire ( mais ce n'est pas sûr, on peut écrire partout). On y est seul mais sans l'ennui, voilà bien le miracle.


Florac encore.

Les garçons qui vont dans le sillage des filles sont du même bois, ils payent leur liberté en sacrifiant à la savonnette. La barbe et les dents grises, mais toutes n'y sont plus. Ils sont doux et perdus comme des indiens, ils vendent des fromages minuscules avalés en trois bouchées qui sentent fort l'étable et le rustique. Leurs enfants ont grandi et sont partis (où?).

Je les aime bien. J'ai failli en être, j'en suis quand même.

Le pire ici c'est d'entendre vociférer les joueurs de pétanque autour de la fontaine !

(A suivre)


dimanche 24 mars 2024

Dans les Cévennes (3)

 




Sur le marché de Florac les vieux sont tassés plus qu'ailleurs ils n'offrent pas de prise à ce vent qui souffle furieusement, dit-on, là-haut, sur le Causse. Fripés et noirauds, ils sont gentils, avec l'accent. Ensuite viennent les "Babas hippies" qui ont vieilli là, sur pied, sans trop de heurts, avec le froid quand même et fort peu de lessive, cela se voit bien. Les filles ont la cinquantaine, elles étaient jolies mais elles ont pris désormais un teint qui mange la lumière, le cheveux va comme il veut, leur regard est un peu triste désormais. Elles fument encore, c'est sûr, de cette herbe qui jadis les faisait rire et qui maintenant les plonge dans une sorte de solitude morne. Car elles sont seules sur le marché et vendent deux ou trois navets, un pot de miel, de l'encens capiteux. Elles portent encore ces cotonnades indiennes de Katmandou. Elles restent belles quand même sous leur humble bijoux afghans.

(A suivre)


samedi 23 mars 2024

La phrase romanesque



 - Hé viens boire un coup !

- J'ai pas le temps on m'attend au bistro !

(Balthazar Forcalquier)

vendredi 22 mars 2024

L'aphorisme de la semaine

 équation simple :


Zéro + rien    

____________   = nul

que dalle

(Balthazar Forcalquier)

jeudi 21 mars 2024

J'ai de la chance j'habite à Thouars

 



 A Thouars le CRRL ( Centre Régional Résistance et Liberté) propose, en face du château, un jeu pour les enfants. Un jeu ? Sur la Résistance ? Oui, parfaitement. J'y suis allé avec mon petit fils de 8 ans, il a beaucoup aimé, et moi aussi. Il s'agit de mener une sorte d'enquête dans cette France occupée et dirigée par le maréchal. Au fil du jeu on apprend à coder des messages pour Londres, à écrire son nom en morse, à reconnaître les symboles ( comme la croix de Lorraine). Durant une bonne heure on cherche des indices, on avance vers la liberté. Pas une seconde d'ennui et mille raisons pour un enfant de découvrir une tranche d'histoire essentielle. De 3 à 5 € gratuit pour les moins de 13 ans et adhérents.

Les chanceux habitent à Thouars  !

Le roi (soleil) n'est pas notre cousin.

mercredi 20 mars 2024

Dans les Cévennes (2)

 


Il n'y a ici rien à peindre et tout à écrire... Peut-être.

D'abord parce que le chevalet du peintre ne tiendrait pas une minute, l'Agueil (aussi appelé aiguolas) vent venu du levant aura tout de suite mis à terre la toile et ses couleurs. Ce n'est pas un pays de peinture à l'huile, peut-être de pastel, plus sûrement d'aquarelle. Seul l'aquarelliste accoutumé à la vivacité peut avoir ici une chance, mais il ne vient pas, il préfère la mer.

Le musicien ne s'entend pas, et le sculpteur ne sait pas où donner de la tête. Non, ici c'est la patrie de celui qui écrit, s'il a le courage de s'arracher à la méditation, car ce vide incite à la vacuité.

Le pays est rugueux et crépu. On hésite : qui est le plus dur entre le caillou et le chardon.

( A suivre)


mardi 19 mars 2024

Dans les Cévennes (1)


 

Causse Méjean : l'air sent le miel chaud et le suint. Ici rien n'est facile mais tout est simple, c'est-à-dire, simplifié, sans plis. Restent le vent, le caillou et des chardons ardus. Les chemins vaquent à leurs affaires depuis mille ans sans s'occuper de ceux qui désormais les arpentent en casquette de Gortex, chaussures Quechua et bâtons de carbone. D'ailleurs voici deux siècles les sentiers ne s'occupaient pas plus des colporteurs chargés de rubans bleus, faveurs rouges et almanach qui allaient fredonnant, l'esprit plein de nouvelles à dire et de jeunes filles à lutiner (en échange d'un dé à coudre en argent). Les pistes ne s'intéressent qu'aux moutons qui leur murmurent des confidences incompréhensibles.

( A suivre)

lundi 18 mars 2024

Mozart et la Marseillaise

 


Le concerto n° 25 pour piano de Mozart : après 1 minute 30, ô surprise, fait sonner les accords de la Marseillaise et le thème revient ensuite. Mais ce concerto a été composé en 1786, alors que l'hymne le fut plus tard, en 1792... Etrange mystère, sauf à penser que Rouget de Lisle emprunta ces quelques mesures à Amadeus. A l'époque piquer une idée était rendre hommage, ô la belle époque.

Bigre ! L'hymne national pourrait être un truc teuton !  

https://www.youtube.com/watch?v=_vleMgZ62mU

dimanche 17 mars 2024

Vive le temps qui passe

 


J'ai toujours été un élève médiocre, mon père me voulait scientifique et j'étais littéraire...  bref comme j'étais mauvais élève et que je ne pouvais pas lui faire signer mon carnet de notes nul, j'ai - comme de nombreux enfants - imité sa signature. Fort maladroitement tellement j'étais terrorisé. Il y a avait en 6 e un surveillant général qui s'appelait P.... Il était la terreur de tous les élèves ( il avait été suspendu pour avoir frappé un gamin à coups de clef... c'est dire). Un jour, le chef de classe ramasse les carnets de note. Le surlendemain il les rend à tout le monde, sauf à moi. Je l'interroge il me répond : "P... a gardé ton carnet de  notes". Le sol s'est ouvert sous mes pieds. J'étais mort ! En plus des coups de Pancrazi s'ajouteraient ceux de mon père qui n'était pas un tendre avec sa ceinture en guise de fouet. J'attendis donc. Le temps passa, passa ... passa. Il ne se passa rien. Et puis un jour, peut-être quinze jours plus tard, le chef de classe est revenu avec mon carnet de notes. " Où l'as-tu trouvé ?" lui ai-je demandé, il répondit : " sur un bureau dans une salle vide, il traînait là ."

J'ai appris ce jour-là que les problèmes souvent ( pour ne pas dire toujours ) se résolvent tout seuls. Et je l'ai souvent vérifié ensuite.

vendredi 15 mars 2024

jeudi 14 mars 2024

J'ai de la chance j'habite à Thouars

 

Thouars



Vincennes

La collégiale de Thouars dont la construction a débuté en 1499 (à côté du château)) aurait dû être une chapelle royale, elle aurait en effet abrité les reliques de la sainte croix. Une demande fut d'ailleurs déposée au Vatican, mais le pape de l'époque n'a jamais répondu. Il n'empêche elle a été construite dans cet esprit, car toutes les chapelles royales se ressemblent comme des jumelles. Donc pour faire simple Thouars a sa chapelle royale qui n'en est pas réellement une, mais quand même qui en est une. C'est très thouarsais !

Les chanceux habitent à Thouars  !

Le roi (soleil) n'est pas notre cousin.

mercredi 13 mars 2024

Promenades dans les friches (suite et fin)

 


D'épaisses feuilles charnues tapissent un bord de ruisseau, l'exact contraire de la liane gênée par sa longueur compliquée. Tout ce petit peuple gaillard et joyeux, comme l'est une petite tribu laborieuse et prospère. On pousse là en harmonie. Un remblai de briques brisées et un nid de poule plein de cailloux, petit cuveau pathétique et malgré tout vaillant comme ces vieux qui veulent à tout prix se rendre utiles à de menues tâches. Ce matin une vapeur voluptueuse d'un vert céladon flotte au-dessus d'une touffe de noisetiers sauvages. Un bout de printemps qui avance timidement un doigt. Oh oui !

mardi 12 mars 2024

Promenades dans les friches (1)

 


Des choux maigrelets écrasés de gel, noyés jusqu'à l'os par un vent impitoyable et toujours jeune qui vient de la mer, ajoutant sans doute une pincée de sel à ses morsures. A côté des peupliers en friche qui poussent en désordre, eux qui n'aiment rien tant que la géométrie stricte et la belle verticalité. Evidemment le gui parasite leur sève malade et se régalent tout de même. Les corbeaux y nichent.

Des lianes en écheveaux embrouillés. Elles ont une vigueur que dément leur dégoût de vivre. Elles sont sans joie comme ces légions lointaines lassent de guerroyer mais épouvantées à la seule idée de l'oisiveté. Elles colonisent sans but.

( A suivre)

lundi 11 mars 2024

Invention indispensable

 


Voici une pièce de puzzle de secours. 
Découper selon le trait, colorier selon le sujet, et vous voilà sauvé vous pouvez finir votre puzzle.

dimanche 10 mars 2024

Dans la capitale mondiale des travaux


Chaque jour Thouars change, on ne s'ennuie jamais. Chaque jour une nouvelle rue est coupée pour travaux et les déviations divaguent au loin. On dépiste ainsi des rues inconnues jusqu'alors. Par exemple j'ai découvert l'impasse Thiers ... bon il a fallu faire demi-tour puisque c'est une impasse, mais les thouarsais sont médaillés olympiques des demi-tours.

 

samedi 9 mars 2024

La phrase romanesque

 Celui qui habite Saint-Jacques de Compostelle, il descend sa poubelle et hop, il a fait son pélerinage !

(Balthazar Forcalquier)





vendredi 8 mars 2024

jeudi 7 mars 2024

J'ai de la chance j'habite à Thouars

Versailles

 

Thouars

Au pied du château de Thouars : l'orangerie a été construite vers la fin du XVIIe siècle. On murmure dans les milieux bien informés qu'elle aurait servi de modèle à sa grande sœur jumelle : l'orangerie du château de Versailles. Il est vrai qu'elle lui ressemble beaucoup avec ses portes-fenêtres en arcade et des emmarchements de chaque côté. Que Thouars ait inspiré Versailles, voilà qui ne m'étonne pas finalement. La grandeur et la majesté ça nous connait ici !  

Les chanceux habitent à Thouars  !

Le roi (soleil) n'est pas notre cousin.

mercredi 6 mars 2024

Marcher sur la tête


 L'avantage de marcher sur la tête c'est qu'on voit le monde à l'envers, il est donc plus beau, moins bancal. Mais ce charme fait vite mal à la tête, cela prouve bien que nous sommes imparfaits.

mardi 5 mars 2024

Jolie naïveté

 


Dans les années 70, nous arpentions les Cévennes avec mon pote "R". Une sorte d'apprentissage pour les aventures futures qui ne manqueraient pas, plus tard , en Amazonie (et qui ne vinrent jamais). A l'époque les hippies habitaient les Causses. Ils étaient gentils et accueillants. Je me rappelle ce groupe qui avait élevé deux cochons baptisés "Riri" et "Roro". Les hippies pleurèrent quand il fallut les tuer et les manger. Alors ils décidèrent que les prochains seraient nommés Hitler et Pinochet : " ce sera plus facile !" disaient-ils.
Voilà tout.

Bien fait !

 


Le capitaine Charles Boycott (1832/1896) était si pingre qu'il ne trouva personne pour effectuer la récolte d'un domaine à l'ouest de l'Irlande dont il avait la charge en 1879 dans le comté de Mayo. Quand l'Angleterre lui envoya enfin de la main d'œuvre c'était trop tard, tout avait pourri sur pied.

Et voilà comment est né le verbe "boycotter". Merci les Irlandais.
Allez on retourne à nos affaires.

dimanche 3 mars 2024

Au hasard

 



Aujourd'hui, alors que tout se calme, je vois bien que je fus heureux. Heureux d'une musique, d'un parfum, d'un souffle de vent le soir quand l'érable du japon rougit de timidité, d'un instant nocturne. Le bonheur est une chose simple. Voilà le secret. Parfois un verre d'alcool lui ouvre les portes, ou bien les hasards d'un chemin, et aussi la voie délicate des amours totalement pures. Le monde est simple comme le bonheur parce qu'il sait que les gestes ne sont rien, le secret c'est la complicité absolue. Il conduit aux sentiers tranquilles que sont les rencontres paisibles. Ne pas franchir les passages évidents qui s'ouvrent est une épreuve, mais restent alors les souffles inaboutis comme persistent les vents tranquilles, ceux qui n'ont pas été abattus par les fureurs inévitables et grossières. Vivre est une aventure qui se mène au hasard des carrefours.

samedi 2 mars 2024

La phrase romanesque

 Ce n'est déjà pas facile de vivre seul, mais vivre avec quelqu'un qui vous ressemble, c'est le bagne.

(Balthazar Forcalquier)



vendredi 1 mars 2024

L'aphorisme de la semaine

 Quand je veux regarder en arrière, je mets un miroir devant mes yeux.

(Balthazar Forcalquier)