"Lorsque la peine de mort fut abolie, François Mitterrand décida, par humanité, de débloquer une somme spéciale destinée à verser une retraite aux deux derniers exécuteurs des arrêtes criminels, André Obrecht et son neuveu Marcel Chevalier qui avait succédé à son oncle (et qui exécuta le dernier condamné à mort Français, Hamida Djandoubi). Jusque là, le bourreau officiel français recevait une enveloppe d’argent liquide, qui lui servait à rémunérer ses aides et à entretenir la guillotine. Il exercait par ailleurs un métier dans le privé (Obrecht était contremaître dans une usine de voitures, Chevalier imprimeur)."
Fernand Meyssonnier qui oeuvra pendant la guerre d'Algérie ( la guillotine allait bon train) raconte dans le Figaro : «Pour la guillotine, il faut être quatre : l'exécuteur en chef, qui actionne le levier (mon père), deux adjoints qui ligotent le condamné et le basculent sur la machine, et enfin celui qu'on appelle ''le photographe''. Moi, j'étais ''photographe''. Devant la lunette, les doigts placés derrière les oreilles du type, je devais le tirer vers moi pour qu'il ne se rétracte pas soudainement. C'est une position dangereuse : on peut se faire couper les doigts. La lame tombe de 2,35 mètres et pèse 40 kilos (l'équivalent de 700 kilos à l'arrivée). C'est moi qui disais ''Vas-y !'' à mon père quand j'étais prêt. Tout se jouait en un éclair.» (...) "Nous étions des auxiliaires de justice. On touchait un salaire niveau smic, plus une prime de risque et une prime de tête, pendant la guerre d'Algérie. Mais chacun avait son affaire à côté : mon père tenait un bistrot, par exemple. En réalité, l'argent ne comptait pas. On faisait ça parce que les exécuteurs étaient reconnus et appréciés en Algérie. Et parce que cela nous apportait un tas d'avantages : port d'armes, transports gratuits, passe-droits auprès de la préfecture, etc".
Je suis personnellement contre la peine de mort. Et je relaie un argument qui est assez efficace parce qu'il est de simple logique : "vous êtes pour la peine de mort, bien. Il faut donc qu'elle soit exemplaire, bien ; et donc publique. Bien, et puisque vous êtes pour, il vous faudra y assister. Et pourquoi pas y participer. "