Vous et moi
nous voyons dans les nuages des fleurs, des palmiers, parfois même
des autos ; Marcel, lui voyait toujours a belle-mère. "Tiens
là encore c'est bien elle !" disait-il à sa femme qui lui
répondait " mais non... J'ai beau avoir trois yeux, je ne
devine qu'une vache ou encore, au pire une truie en tournant la
tête." Marcel répliquait "ah tu vois que tu la
vois !" Et sa femme lui retournait une claque. Les nuages
sont bien hypocrites quand même.
Ah ! l'histoire de Max et
son grillon est une très longue histoire qui commence bien avant son
début et s'achève bien après sa fin, c'est une histoire qui prend
un temps fou et finit par lasser (enfin c'est ce qu'on dit), elle
s'étire et mobilise tant de personnages qu'on perd le fil et même
on finit par s'y perdre, s'y embourber, s'y noyer. Le mieux,
croyez-moi, c'est de ne pas commencer. Voilà c'est tout !
Savez-vous ? La vie de scaphandrier est bien solitaire. Plus encore quand, pour ses vacances, le plongeur aime à parcourir les grandes étendues de sable au Sahara. Mais Louis Grimassier était né sous une bonne étoile (de mer). Un jour il sauva de la noyade une ravissante jeune fille et ce fut le coup de foudre mutuel. Ils vécurent heureux au début, mais la jalousie de cette femme était si terrible que la vie devint difficile. Pourtant Louis plaidait au mieux sa cause : "comment veux-tu que je te trompe à 40 m de fond ? ou à 250 km de la première oasis ?" Rien n'y fit. Ils se quittèrent fâchés. Louis rencontra l'année suivante une sublime bédouine à Bouzaïma. Elle s'appelait Leila. Il abandonna les sables des grands fonds pour le soleil des sables, devint soufi, puis un grand sage, puis un authentique saint. Pour ne pas léviter trop, il portait sans cesse ses chaussures à semelles de plomb. Comme quoi il est toujours bon d'avoir été scaphandrier. Voilà c'est tout !
Comme l'écrivait Alexandre Vialatte : " la femme remonte à la plus haute antiquité". Dès lors on suppose que la mode aussi. Quelle curieuse pratique que celle qui imposa de placer un singe sur son chapeau. Heureusement elle ne dura pas. On se souvient des salons de thé d'ordinaire si paisibles transformés en zoo avec tous ces ouistitis, macaques, gibbons, tamarins lions à tête dorée qui hurlaient et se chamaillaient. Heureusement après le siège de Paris *ils avaient disparu, ils avaient été mangés à toutes les sauces.
*Le siège de Paris par les Prussiens dès le 14 septembre 1870. On a consommé les chevaux, les ânes, les chats (25 000 dit-on) puis enfin les chiens et même les rats. Si le chat passait pour une gourmandise, les tabous s’exercèrent surtout sur le cheval et sur le chien. Selon le cuisinier Thomas Genin, le rat, s’il était désagréable à toucher, donnait une viande d’une formidable qualité, fine et un peu fade, mais parfaite si elle était bien assaisonnée.
On pêcha aussi les poissons de la Seine, de la Marne et des lacs du bois de Boulogne. Dans les restaurants de luxe, on servit les animaux du zoo et du Jardin d’acclimatation. Au restaurant "Noël Peter’s", M. Fraysse composa le menu suivant :
- Potage : Sajou (une sorte de singe) au vin de Bordeaux
- Entrée : escalopes d’éléphant, sauce aux échalotes
_ La cour vous condamne à 32 ans de réclusion criminelle !
Voilà Louise dans sa longue robe de coton bleu indigo emmenée les chaînes aux poignets dans un cul de basse fosse du côté de Nevers. Un an plus tôt, à l'atelier, elle avait égorgé le contremaître avec une paire de ciseaux. Le directeur de l'usine cité à la barre dit qu'elle avait des idées subversives, que plus d'une fois elle s'était révoltée contre la journée de travail "pourtant limitée chez moi à 10 h ! ".
On l'avait même entendue évoquer la création d'un syndicat : "un syndicat dans mon usine rendez-vous compte !" Personne ne vint témoigner en faveur de Louise ( le patron avait averti, et c'était limpide : "soutien = la porte").
Louise tenta d'expliquer que le contremaître était de plus en plus pressant. Et que somme toute elle avait usé d'une paire de ciseaux pour s'épargner un viol. Le jury composé d'hommes fut rappelé à l'ordre : il ricanait.
Bon... cinq ans plus tard la révolution envoya promener tout ce monde, ces porteurs de montre à gousset, ces bourgeoises à chapeau. Louise fut libérée et même fêtée. Les anarchistes la portèrent en triomphe. Elle mourut six mois plus tard sur une barricade dans une rue dépavée quand la liberté devenue insupportable aux puissants fut reléguée à un mot dans le dictionnaire entre "libertaire" et "liberticide". Son amoureux avait été fusillé sans elle mais en compagnie de ses camarades.
Une chanson a été chantée plus tard pour raconter tout cela, mais on l'a oubliée.
J'y pensais l'autre jour à la manif, devant le théâtre de Thouars. Plein de gens n'étaient pas là, mais ils aimeraient bien entendre cette chanson ( enfin, c'est ce qu'ils disent) .
Ah putain ! j'ai croisé ce matin un type assez vulgaire dans le miroir il hurlait " JE SUIS TOI ! JE SUIS TOI ! " j'ai tourné les talons vite fait .
(Balthazar Forcalquier)
Le saint patron des parachutistes est Saint-Michel.
Le saint patron des cavaliers est Saint-Georges.
Qui est le saint patron des patrons ? Saint Ducon ?
(Balthazar Forcalquier)