jeudi 31 mai 2018
lundi 28 mai 2018
Avec un seul "L" et sans "E" final
dimanche 27 mai 2018
Plus il lape plus il loupe
Robert par Louie Travis Traduit du français pas Balthazar Forcalquier |
Ce fut là, entre Mauges et marais, qu'on inventa ce jeu rare. Robert jeune époux fut mobilisé deux semaines plus tard en août 1914. Il revint sans une égratignure après avoir survécu quatre années dans les tranchées.
Ce jeu rare était celui du pieu. La règle est simple : on met un pieu au milieu de la cour de ferme et les hommes viennent avec une masse lui taper dessus. Celui qui manque le coup, boit un coup et recommence. S'il manque encore il boit derechef. Plus il lape plus il loupe. On rit beaucoup. Cela peut durer plusieurs jours. Le jeu s'arrête quand le pieu est entré tout entier et que rien ne dépasse. Il restera là comme un axe jusqu'à la fin des temps.
Aujourd'hui on en retrouve parfois quand des parisiens ou des anglais ont acheté "la jolie maison dans les haies". Les nouveaux propriétaires font venir une pelleteuse pour installer une fosse septique. Le godet brise le pieu jusque là intact.
Alors les ennuis commencent. Les parisiens se tuent en voiture en retournant à la capitale après un week-end champêtre en Bocage, et les Anglais optent pour le Brexit. La vérole est en chantier, et personne ne sait pourquoi. Sauf nous désormais.
Voilà tout.
samedi 26 mai 2018
La phrase romanesque
Vous n'avez pas le temps de lire. La phrase romanesque est là pour vous aider. Elle est vite lue et votre imagination fait le reste tout le long de la semaine !
Pour une horloge,
arriver en salle d'attente,
c'est la consécration !
(Balthazar Forcalquier)
Pour une horloge,
arriver en salle d'attente,
c'est la consécration !
(Balthazar Forcalquier)
vendredi 25 mai 2018
L'aphorisme de la semaine
Personne n'aime une salle d'attente,
sauf celle du bourreau.
(Balthazar Forcalquier)
jeudi 24 mai 2018
mercredi 23 mai 2018
Avec lui on ne s'ennuyait pas
Qui aujourd'hui encore connait ce bon Samuel H ?
lundi 21 mai 2018
dimanche 20 mai 2018
Correcteur orthographique
Mon correcteur ne connait pas Bressuire, mais il connait les villes connues... Je dis ça, je dis rien.
samedi 19 mai 2018
La phrase romanesque
Vous n'avez pas le temps de lire. La phrase romanesque est là pour vous aider. Elle est vite lue et votre imagination fait le reste tout le long de la semaine !
- As-tu jamais été vivant ?
- Oui, un jour, un peu ivre, j'ai entendu la pluie sur la tente, seul, et très heureux.
(Balthazar Forcalquier)
(Balthazar Forcalquier)
vendredi 18 mai 2018
jeudi 17 mai 2018
mercredi 16 mai 2018
L'art de faire de l'oeil
Dessin : Louie Travis |
Lord
Kween aimait follement deux ravissantes soeurs. Elles étaient toutes
deux d'une folle jalousie. Quand il regardait Mildred, Cassandra
hurlait. Et vice versa (si on va par là). Alors Lord Kween ce fit
greffer une seconde paire d'yeux. Et le foyer connut une paix
délicieuse, surtout à l'heure du thé quand il faisait les yeux
doux aux deux soeurs en même temps.
Voilà c'est tout !
mardi 15 mai 2018
Les cadeaux du poète
Jean-François Mathé publie son dernier recueil de poésie "Prendre et perdre". "Le temps", dit-il, c'est "du sable".
On croise parfois le poète Jean-François Mathé au rayon des épices dans une grande surface thouarsaise. Comme quoi les poètes sont des gens ordinaires. Ah bon ? Non pas tout à fait. En réalité ils ne courent pas les rues et restent les représentants d'une espèce rare, on redoute même qu'elle soit en voie de disparition. Jean-François Mathé qui habite Missé fut professeur de français au lycée de Thouars, c'est un authentique poète. Un homme discret qui, d'une phrase, peut vous changer la perspective d'une journée qu'on croyait morne et qui devient soudain toute vive.
Il vient de publier chez Rougerie ( l'éditeur en poésies) son dernier recueil intitulé "Prendre et perdre". Il dit lui-même que c'est son dernier après une vingtaine d'indispensables autres livres. Le dernier ? En tout cas voilà un recueil en guise de testament qui arpente sans peur, mais non sans frémir, ces temps qui s'échappent.
C'est d'une saisissante beauté, sans artifice, avec cette quiétude qu'autorise l'âge mais pas l'expérience.
Il écrit : "tu étais sans blessures, comme du vent mordu par les chiens". Voilà des phrases qui nourrissent des heures entières. Au fil des pages il dit que tout n'est que passage. Et sans mettre de majuscule au mot Eternel il sous-entend qu'après cette vie il y a encore du bonheur " le vent fermera la maison après que nous serons partis vers cette saison, ce soleil". Mais il faut bien vivre en attendant et se rendre avec lucidité à l'évidence " comment reprendre souffle quand l'arbre qui était en automne est désormais en toi?". D'une certaine manière nous sommes les artisans de notre propre déclin "la pluie qui fut douce (devient) de la neige et la neige (offre) aux chasseurs les traces du gibier." Cette lucidité pourtant mord incompréhensiblement la vie à pleines dents et la déchiquette "pourquoi, même si c'est le soir et que le jour enfile ses gants de nuit me brûle encore le désir de vivre". Voilà bien le mystère ici traqué, choyé, caressé. Tout cela est d'une beauté émouvante. On lit mais l'esprit ne peut pas saisir l'ensemble d'une seule brassée. Alors on promène ce livre dans sa poche, à portée de main. Une grande oeuvre !
Au Brin de Lecture ( 13 €) rue Porte de Paris. Thouars
On croise parfois le poète Jean-François Mathé au rayon des épices dans une grande surface thouarsaise. Comme quoi les poètes sont des gens ordinaires. Ah bon ? Non pas tout à fait. En réalité ils ne courent pas les rues et restent les représentants d'une espèce rare, on redoute même qu'elle soit en voie de disparition. Jean-François Mathé qui habite Missé fut professeur de français au lycée de Thouars, c'est un authentique poète. Un homme discret qui, d'une phrase, peut vous changer la perspective d'une journée qu'on croyait morne et qui devient soudain toute vive.
Il vient de publier chez Rougerie ( l'éditeur en poésies) son dernier recueil intitulé "Prendre et perdre". Il dit lui-même que c'est son dernier après une vingtaine d'indispensables autres livres. Le dernier ? En tout cas voilà un recueil en guise de testament qui arpente sans peur, mais non sans frémir, ces temps qui s'échappent.
C'est d'une saisissante beauté, sans artifice, avec cette quiétude qu'autorise l'âge mais pas l'expérience.
Il écrit : "tu étais sans blessures, comme du vent mordu par les chiens". Voilà des phrases qui nourrissent des heures entières. Au fil des pages il dit que tout n'est que passage. Et sans mettre de majuscule au mot Eternel il sous-entend qu'après cette vie il y a encore du bonheur " le vent fermera la maison après que nous serons partis vers cette saison, ce soleil". Mais il faut bien vivre en attendant et se rendre avec lucidité à l'évidence " comment reprendre souffle quand l'arbre qui était en automne est désormais en toi?". D'une certaine manière nous sommes les artisans de notre propre déclin "la pluie qui fut douce (devient) de la neige et la neige (offre) aux chasseurs les traces du gibier." Cette lucidité pourtant mord incompréhensiblement la vie à pleines dents et la déchiquette "pourquoi, même si c'est le soir et que le jour enfile ses gants de nuit me brûle encore le désir de vivre". Voilà bien le mystère ici traqué, choyé, caressé. Tout cela est d'une beauté émouvante. On lit mais l'esprit ne peut pas saisir l'ensemble d'une seule brassée. Alors on promène ce livre dans sa poche, à portée de main. Une grande oeuvre !
Au Brin de Lecture ( 13 €) rue Porte de Paris. Thouars
samedi 12 mai 2018
La phrase romanesque
Vous n'avez pas le temps de lire. La phrase romanesque est là pour vous aider. Elle est vite lue et votre imagination fait le reste tout le long de la semaine !
Elle me dit : "mais tu n'es pas le roi du monde !"
_ "Ah bon ???"
(Balthazar Forcalquier)
vendredi 11 mai 2018
L'aphorisme de la semaine
Dieu ne connaît pas le verbe "FAIRE" mais il connaît le nom "BISOU".
(Balthazar Forcalquier)
jeudi 10 mai 2018
mercredi 9 mai 2018
Marteau dans le manchon
Le 1er mars 1912, des Suffragettes appartenant à la classe moyenne descendent dans la rue, chacune un petit marteau caché dans son manchon. Elles brisent toutes les vitrines de l’ouest londonien.
David Mitchell énumère ainsi les faits d’armes des « suffragettes » : « On fracassa des réverbères, on peignit Vote pour les femmes sur les bancs des parcs publics, le capitonnage des wagons de chemins de fer fut lacéré, des trous de serrure bouchés avec des grains de plomb ; on peignit en blanc les numéros des maisons, on saccagea des plates-bandes municipales, et des terrains de golf et de jeux de boules […]. On endommagea des fils du téléphone avec des cisailles à long manche, on fit exploser des boîtes à fusibles. Les fenêtres du Carlton, du Junior Carlton et des Reform Clubs volèrent en éclats. […] Une tribune au champ de courses d’Ayr [fut] incendiée, ainsi qu’un certain nombre de grandes et coûteuses résidences, souvent hideuses d’ailleurs, causant des sinistres de plusieurs centaines de milliers de livres au grand dam des compagnies d’assurance. Treize peintures furent lacérés à la Manchester Art Gallery et l’on brisa la vitrine d’un coffret à bijoux à la Tour de Londres (ainsi que des serres à orchidées au Jardin botanique de Kew). On trouva des bombes près de la Banque d’Angleterre, et une explosion […] détruisit la nouvelle maison de Lloyd George à Walton Heath, alors en construction. »
Le London Museum conserve des spécimen de lance-pierre et de marteaux saisis sur les manifestantes. Sur le manche de l’un des marteaux brise-vitre , on a gravé la formule « For to free » : « Pour [se] libérer ».
lundi 7 mai 2018
dimanche 6 mai 2018
samedi 5 mai 2018
vendredi 4 mai 2018
jeudi 3 mai 2018
mercredi 2 mai 2018
Vie en tranches : naissance
Gustave Courbet |
Je suis né par hasard, je ne m'y attendais pas du tout. D'ailleurs personne ne s'y attendait. Il a fallu bien vite que maman prenne l'avion ; et mon premier cri fut pour Marrakech. J'ai embarqué comme passager clandestin à Agadir ( bien caché dans le ventre de maman) et je suis né à Marrakech. Pourquoi ce voyage? je n'ai jamais très bien su. J'ai toujours eu un goût prononcé pour l'impromptu et même l'inattendu.
Donc au pied de l'Atlas enneigé, j'arrive. Mon poids ? On n' a jamais su, j'étais si gros que l'aiguille du pèse-bébé a basculé tout de suite à droite, bloquée au-delà de 5 kg. Dans un pèse-bébé il n'y a pas de tare ( en tout cas il n'y en avait pas à l'époque). C'était un 10 juin ( tiens la même date que la naissance de Courbet !)
Je suis revenu à Agadir, par avion, avec mes papiers en règle bien tamponnés. J'étais le 5e. Trois filles et un garçon m'avaient devancé sans me demander mon avis. D'ailleurs à la maison personne ne m'a jamais demandé mon avis. L'ainée commandait à la cadette qui commandait à la troisième qui commandait au quatrième. "Et moi à qui je commande ?" demandais-je un jour de pluie, "aux oiseaux !" m'a-t-on répondu ; cela vous forme le caratère.
Comme j'étais là, on m'a gardé. Je ne savais pas encore ce que j'allais devenir : sculpteur sur ivoire (comme Désiré le fils de Courbet ) ? J'aurai pu me spécialiser dans la taille de petits morses façonnés dans des dents d'hippopotame importées et vendus dans les boutiques de souvenir à Nuuk, Uummannag, Qasigiannguit ou tout autre ville pittoresque du Groenland. Ou bien j'aurais pu devenir polisseur de miroir de télescope, un beau métier aussi qui fait beau sur un passe-port. Bref.
Avant que je vienne au monde, tiré du plérôme où je baignais dans un absolu bonheur, Agadir avait accueilli, sans le savoir, François Augiéras, il arpentait à l'époque le sable de la plage ( sans doute en dessous de chez nous) en aventureux voyou. Il dormait dans les salles abandonnées la nuit du lycée où mes soeurs aînées faisaient leurs humanités.
On habitait une maison gaie avec des géraniums géants, et un coin plein de bananiers où dormait un serpent géant escorté de sa cour de "serpents minute", des petits serpent noirs qui vous mordaient entre les doigts quand vous voliez une banane. Et soixante secondes plus tard, vous étiez mort.
Brahim faisait le jardin, Laoucine me donnait à manger. Un jour je suis tombé malade, j'ai eu la rougeole et le médecin qui est venu sentait la fleur d'oranger. Je crois bien que c'est mon premier souvenir. Le souvenir d'un parfum. L'autre souvenir c'est mon père qui versait à grands mouvements de bras des seaux d'eau dans la chambre que je partageais avec mon frère, pour rafraîchir les soirées torrides. Et ça sentait l'eau qui sèche sur les dalles chaudes.
Après il y eut le tremblement de terre, mais nous avions déjà quitté la ville. Pourquoi avions-nous déménagé ? Mon père (ingénieur des ponts et chaussées) avait été nommé chef à Marrakech. Ou bien est-ce moi qui me languissait de ma ville natale ?
mardi 1 mai 2018
Le français est une langue étonnante
Fainéant, feignant, voici deux façons d'écrire le synonyme de paresseux, faut quand même pas être cossard pour inventer ça.
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