mercredi 30 décembre 2020

Un souffle de liberté

 

Dessin Louie Travis


Quand Monique avait des idées coquines en tête  , soudain ses cheveux s'envolaient. C'était gênant. A la libération elle fut tondue par des résistants de la dernière heure. L'amour se paye cher parfois. Mais elle y trouva de l'agrément : elle put durant des mois, sans éveiller l'attention, se rappeler son beau sous-officier chargé des transmissions, un gentil garçon qui connaissait le morse, qui arrivait en retard à la manœuvre, qui avait mal aux pieds dans ses bottes, qui n'aimait pas l'uniforme. 
Voilà c'est tout.

Du vin qui vient de la terre

 


dimanche 27 décembre 2020

La différence entre Thouars et Bressuire

Il existe une différence fondamentale entre les deux villes, elle est surtout flagrante durant les fêtes de fin d'année.

A Thouars, celui qui n'a pas pu se payer d'huîtres aux deux réveillons, va chercher les coquilles vides dans les poubelles de son voisin et les expose bien en vue sur sa propre poubelle pour faire croire qu'ils a mangé des coquillages.

A Bressuire au contraire, celui qui a mangé des huîtres les dépose dans la poubelle de son voisin pour faire croire que lui n'en a pas mangé !



samedi 26 décembre 2020

La phrase romanesque

 En combien de temps un escargot fait le tour du monde ?

 (Balthazar Forcalquier)






 

 

vendredi 25 décembre 2020

L'aphorisme de la semaine

 Si on considérait que cent ans s'appelle un an, eh bien je ne serai pas né.

(Balthazar Forcalquier)

mercredi 23 décembre 2020

Bien prévu quand même

 


Le puzzle est à la mode, je vais construire la tour de Babel. Il paraît qu'il manque des pièces ... cela me semble normal, non ?

mardi 22 décembre 2020

Souvenir africain

 


J'aime l'Afrique, je l'aime beaucoup. Le taxi-brousse fit une halte lors d'une étape perdue. Un homme vendait des grigris qui éloignaient les coups de couteau. Je n'étais pas acheteur en dépit de son instance, je lui souriais aimablement avec une moue dubitative. L'homme devina mon sentiment :
- tu ne crois pas qu'il marche le grigri ? me demanda-t-il.
Je répondis :
- bien sûr ça ne marche pas.
Alors l'homme sortit de sa ceinture un poignard, il me le tendit et me dit :
- vas-y frappe moi !
- Mais non je ne peux pas faire ça lui répondis-je.
-Alors tu vois bien qu'il marche le grigri !
Il avait raison, il fallut acheter l'objet magique après l'indispensable marchandage.

lundi 21 décembre 2020

La souplesse est dans les croisements

 


Papa voit les choses dans les grandes largeurs, et maman est plus dans la verticalité, moi je m'en moque je suis à la croisée des chemins et je regarde là où l'herbe est la plus verte.

Le départ d'un ami

 


Philippe Perrein s'est éteint chez lui dans la nuit de dimanche à lundi. Il avait 55 ans, il souffrait d'une longue maladie. Philippe Perrein était l'une de ces personnes qui ne laisse pas indifférent. Il avait le charme de ces gentilshommes du XVIIIe siècle. Il était généreux. Il aimait les gens. Sous son sourire un peu goguenard et son regard amusé, il inventait sans cesse une manière de vivre originale. Très cultivé, il explorait mille domaines avec une curiosité sans cesse renouvelée. Depuis le début de sa maladie, il avait quitté sa maison dans le centre-ville de Thouars pour se reposer dans sa demeure de Sainte-Verge. 
Doué, il l'était aussi avec ses mains et méritait le titre de "tabletier", ses coffrets en bois et boîtes à ouvertures secrètes étaient des chefs-d'œuvre de finesse. Il était collectionneur en tout. Il mordait dans la vie à pleine dent, ne manquait jamais la course des garçons de café à Thouars, les balades sur les vélos anciens, les compétitions de billard. Il avait imaginé une manière de jouer de la guitare très originale et élégante. Il composait des chansons rares et écrivait des sonnets frais et savoureux. Il était de ces thouarsais qui rendent une ville attachante. Distingué, courtois, provocateur par jeu, ceux qui l'ont croisé ne l'oublieront pas.
Ses obsèques seront célébrées dans l'intimité.


dimanche 20 décembre 2020

Chez Dédé

 


On  ne manque jamais de rien chez Dédé, on peut reprendre deux fois du poulet, et si on a besoin d'un coup de main Dédé arrive (et il n'a pas deux mains gauches mon pote Dédé). Il est tellement généreux qu'il a mis deux Jésus dans sa crèche, vraiment un chic type.

samedi 19 décembre 2020

mardi 15 décembre 2020

Fable en bois

 


Certes le tremble se sentait un peu bête à gigoter sans cesse des feuilles, mais son amour était sincère et pur. Il était fou de la ravissante aubépine au sourire ravageur.


Un jour il se déclara, elle en fut toute troublée. Leur amour dura longtemps et resta très pur. Il poussait à dix mètres d'elle. Au printemps elle lui envoyait ses pétales, à l'automne il la couvrait de ses feuilles. Heureusement un bûcheron arriva. Il coupa le tremble, il en fit des bûches. Il coupa l'aubépine il en fit des fagots. Et il empila tout ça. Les amoureux furent ainsi réunis et très heureux.

Le bûcheron quoiqu'on dise n'est pas toujours un vilain bougre.

Voilà tout.




dimanche 13 décembre 2020

Allez vous faire gratter !

 



C'était la veille de Noël, je m'en souviens comme si c'était hier. Il me restait quelques sous encore, et comme je vivais seul à l'époque, je suis allé boire une bière au "Sablais". J'ai acheté un truc à gratter, par la vitrine j'ai vu ce gars qui faisait la manche. J'ai acheté deux tickets. J'en ai gratté un, il m'a dit "bon pour rejouer". J'ai fini ma bière et dehors j'ai donné l'autre ticket au gars. Il m'a dit "merci camarade". Noële est passé en vitesse. Tant mieux !

Pour la nouvelle année je suis retourné prendre une bière au "Sablais". Tous ne parlaient que de cela. Un clodo avait gagné 200 millions d'euros au grattage. Il disait avoir eu le ticket gagnant par hasard " c'est un bourgeois qui me l'a filé la veille de Noël". Il voulait bien partager avec son bienfaiteur " qu'il vienne me voir au Bahamas. Hôtel Hilton, suite 14, je lui paie le Champagne.

J'ai bu une bière.

Voila tout.







samedi 12 décembre 2020

La phrase romanesque

 Comment frapper à la porte de son amour quand on a pris son courage à deux mains ?

(Tèdi)





vendredi 11 décembre 2020

L'aphorisme de la semaine

 Est-ce que réussir une réussite est inversement comparable à perdre aux échecs ?

(Balthazar Forcalquier)

mercredi 9 décembre 2020

Sous les sous

J'aime bien acheter, mais je n'aime pas dépenser.

Et tout ce qui est gratuit n'est pas cher.

La monnaie en cours au paradis, c'est le bisou ?


 

mardi 8 décembre 2020

TOTAL


Quelle est cette stupeur ?  Elle monte dans le ciel. Je ne vois que cela. J'entends que l'on parle autour de moi, mais cela ne compte pas. Je suis dedans et je suis dehors. Je suis vivant et je ne suis plus vivant mais pas mort. C'est d'une beauté paisible. Une minuscule extase qui remplit tout. Je sais que cela va finir mais ce n'est pas grave je sais que j'en garderai l'émotion intacte.







 

lundi 7 décembre 2020

Affiche pour vendre

 


Il y a quelques jours à Thouars. Certes les cinémas sont fermés mais l'info reste mise en scène.
 

dimanche 6 décembre 2020

Entre boulons et vis

 





J'ai trouvé du travail comme magasinier. Le chef est gentil. Je n'ai pas encore vu le patron. La secrétaire est mignonne mais curieuse, elle m'a demandé de remplir une fiche : d'où je viens, ce que j'ai fait, qui j'ai aimé (!!!), quels sont mes regrets  ?

Je range des boîtes de vis dans le rayon des vis, parfois je suis affecté aux boulons. Il y a des boulons qui tournent à droite et d'autres à gauche, ce que ne font jamais les vis. Je ne m'ennuie pas. J'empile des boîtes le long des étagères qui font des kilomètres. Au loin je vois des gens au rayon des clous, et plus loin encore au rayon des rondelles et des joints. Le chef est gentil. Il me dit comment faire. Il m'étonne parfois, il dit des choses que je croyais être seul à connaître : " penses tu souvent à M.N ... ?" Comment connait-il son nom ? Hier il m'a demandé " a-t-on très peur quand on passe la porte de l'avion ? Ou bien est-on fataliste ?

Le soir je rentre dans un petit appartement où je vis seul. Je ne sais pas s'il y a des voisins.

Le temps a beaucoup passé. Je range toujours des boulons et parfois des vis. Le chef ne m'interroge plus, il sait tout de moi. J'ai fini par comprendre qu'il était mon ange gardien. J'ai fini par comprendre que je suis mort de mon ancienne vie, et que je suis dans une autre. Est-ce cela le paradis ? 

samedi 5 décembre 2020

Une semaine avec François (7)

 https://www.youtube.com/watch?v=KV9skYaUQ3g


La phrase romanesque

Vous n'avez pas le temps de lire ? La phrase romanesque est là pour vous aider, elle est vite lue et votre imagination fait le reste tout au long de la semaine. 

Avis : cette année le musée des manches de pioche s'enrichit avec le musée des pesticides.

( Balthazar Forcalquier)




mardi 1 décembre 2020

Zola évoque Thouars et Bressuire

 


Ce n'est pas tous les jours qu'on peut croiser Thouars chez les grands auteurs. Et pourtant dans "son excellence Eugène Rougon" Zola cite la ville, et en connaisseur ! On croise un certain Du Poizat sous préfet de Bressuire :
"Il exposa le point où en était son affaire. Il s'agissait d'un chemin de fer de Niort à Angers dont il caressait le projet depuis trois ans. La vérité était que cette voie ferrée devait passer par Bressuire où il possédait des hauts fourneaux, dont elle devait décupler la valeur." Un opposant par ailleurs ministre de l'intérieur déploie toute son énergie pour combattre ce projet et cela met Du Poizat en fureur  quand un ami lui demande :
-" J'ai appris hier, qu'un ingénieur était chargé d'étudier un nouveau tracé ... Avez vous eu vent de la chose ?"
-" Parfaitement" répond Du Poizar " les études sont même commencées ... On cherche à éviter le coude pour venir passer par Bressuire. La ligne filerait droit par Parthenay et par Thouars."

Bon ce n'est pas grand chose mais ça fait plaisir.



Une semaine avec François (3)

 https://www.youtube.com/watch?v=YNag6jGLCS4