Depuis je boite et je crois avoir deux côtes cassées, ce n'est pas facile pour pousser la brouette, et lever les briques.
Des fois je vais sur le pont qui enjambe la rue ... cette rue ne fait pas partie du ghetto.
On peut y voir circuler des gens libres qui vont et viennent à leur gré, c'est très beau à voir. Ils poussent des enfants dans des berceaux. Au ghetto il n'y a pas de berceau, mais plein d'enfants qui piaillent dans tous les sens. Ils sont chapardeurs comme des chats!
Mais j'ai eu du pain ce matin, et ce soir j'en ai donné un gros morceau à Lipaz dont les joues se creusent un peu. Elle s'est penchée et elle m'a donné un baiser, un vrai, bouche contre bouche. C'est notre premier baiser d'amour. C'était dans la rue Tadeusz Kościuszko, devant le n°21. On n'oublie pas ça .
(A suivre)
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