mercredi 21 octobre 2020

Secousse 37



Résumé : il est certain que rien n'est sûr.


Autour d'un énorme tasde billets nos six amis trinquèrent. Ils avaient assez d'argent pour vivre mille ans. Marie au comble du bonheur retira une perruque et apparut chauve:

- il ne me manque que la fausse moustache, la banque de Niort c'était moi !

Thomas comme d'habitude sentait bon son parfum de Caron :

- oui mais à la banque de Bressuire c'était moi, j'avais mis deux boules puantes dans les poches que j'ai écrasées en entrant dans la banque. Quel infection c'était !

Jean raconta de son côté :

- j'ai un peu moins d'imagination. A Saumur je suis rentré en claudiquant. Je boite comme personne, c'est d'ailleurs ce qui m'a permis d'échapper au service militaire.

Luc confia :

-J'ai été encore moins imaginatif : une fausse barbe. Pardon, j'ai un peu honte. Mais je peux vous faire mon regard de braqueur si vous voulez, je hausse le sourcil droit. Les autres le réconfortèrent en lui disant que son butin était l'un des plus important !

Marc en riait encore :

- Je leur ai foutu la trouille à Loudun, ils m'ont pris pour le diable quand j'ai crié IALDABAOTH ! Remarquez ils n'avaient pas tout à fait tort, le démiurge n'est pas un marrant.

Matthieu avoua :

- Moi j'ai été filmé à Parthenay. Je n'avais pas pris la peine de me maquiller. Les policiers ont cherché, mais pas longtemps. L'un d'eux se souvenait être venu chez moi pour acheter un éplucheur de patates, mais comme j'en manquais je lui avais vendu un aspirateur équipé d'un phare pour voir sous les meubles. Son épouse fut mécontente de son cadeau pour la fête des mères et il était revenu échanger le produit contre un couteau électrique qui fit le bonheur de la ménagère. Il se souvenait très bien de moi parce que nous avions rigolé des couillons qui offraient des fleurs à leur mémère. Les flics sont venus m'arrêter … Puis ils m'ont relâché ens'excusant. Et je vais vous dire pourquoi : j'avais fait faire à Paris un masque à ma ressemblance en caoutchouc, c'est très moderne. On vous photographie et une machine sort votre portrait en latex. J'ai demandé à Billbill, un jeune copain, de mettre le masque, puis au volant de ma voiture de foncer à 150 à l'heure sur la route de Poitiers jusqu'à ce qu'il croise les gendarmes qui sont toujours avant ou après La Ferrière. J'avais lu dans le journal qu'ils testaient une nouvelle machine : une sorte de radar équipée d'un appareil photo. Ça n'a pas loupé à l'heure convenue, au moment même où je braquais la banque de Parthenay, les gendarmes photographiaient mon sosie et lui dressaient un beau PV assorti d'une amende. Il me fut facile de présenter ce bel alibi avec l'amende : au moment du hold-up j'étais à 13 km 6 de la banque. On me reconnaissait bien sur le cliché. Imparable ! Ce radar Mesta 206 a vite été baptisé ensuite « barbecue ».

 ( Note de l'auteur le radar avec photo était en l'occurrence un prototype).

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