jeudi 15 octobre 2020

Secousse 31

 


Résumé : Jouer à la roulette russe avec un pistolet automatique, c'est tricher.


Balthazar trouva facilement l'adresse de Louis Grandclerc. Ce type dont Marie disait qu'il apporterait des informations précieuses à ce feuilleton époustouflant. Grandclerc habitait l’une de ces maisons bâties dans les quartiers nord de Thouars, derrière la gare, à la grande époque du rail. Un petit pavillon en pierre avec un jardinet à légumes derrière, et un parterre à roses devant. Un panneau annonçait « attention chien anarchiste ». Balthazar sonna, un homme en robe de chambre et pantoufles se présenta sur le perron. Il cria pour être entendu de la rue :

- Si c'est pour vendre des paniers vous êtes bienvenu, si c'est pour me  proposer d'être indic chez les flics partez ou je lâche le chien.

- Heu… Ni l'un ni l'autre, répondit Bathazar. Je suis journaliste. Je peux entrer ? Le chien ne va pas me mordre ?

- Y a pas de chien, le panneau est là pour chasser les chats. Pourquoi devrais-je vous recevoir ? Je me méfie des journalistes… Enfin … J'en ai connu une naguère qui vous valait tous, et largement !

- C'est à dire que… j'ai apporté une bouteille de Duhomard, l'apéro de Thouars.

Alors Balthazar prononça la phrase magique : « cet apéritif vous est offert par un Thouarsais ».

- Entrez tout de suite, pas besoin de vous faire remarquer.

Balthazar remercia et entra dans la modeste demeure. La cuisine était toute simple et naturellement la table était recouverte d'une toile cirée à carreaux. Louis Grandclerc affichait un sourire radieux.

- Jeune homme, dit-il, je veux bien trinquer avec vous, mais cela ne suffira pas à faire de nous des amis.

-Je comprends cela, répondit Balthazar, aussi je me propose de détendre encore plus l'atmosphère en vous racontant une histoire vraie et purement thouarsaise.

Balthazar évoqua en détail l'anecdote du coffre-fort de la banque ouvert sous les yeux effarés des édiles, et la requête fort modeste du perceur de coffre en récompense pour sa prouesse : cigarette, café, et deux oeufs sur le plat.

Louis Grandclerc était aux anges :

- Ami, ami, je t'appelle ami désormais, tu as donc suivi la piste de Marie. Voilà 20 ans que je n'ai pas entendu parler d'elle. Quelle fille hein ? Que sais-tu ? Que veux-tu savoir ? Mais buvons d'abord. Trinquons à Marie et ses cinq merveilleux amis.

( A suivre)

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