mardi 20 octobre 2020

Secousse 36



Résumé : Au paradis Adam et Eve n'ont pas eu d'enfant : pas de place.


Ho oui quel foutoir dans les six villes différentes ! Les nombreux complices de nos six anarchistes emportèrent donc avec eux des petits magnétophones soigneusement nettoyés et manipulés avec des gants. A l'heure convenue, ils les glissèrent dans les halls d'accueil dans une poubelle ou un porte-parapluies. Un seul et unique message avait été enregistré. Une voix hurlait :

TOUS A TERRE. Ceci est un hold-up. Le premier qui bouge reçoit une balle dans la tête nous ne plaisantons pas ! TOUS ATERRE ! Visage contre le sol, mains sur la tête.  Caissier ouvre le coffre-fort. Nous sommes anarchistes tendance Marius Jacob.

Naturellement, comme prévu, chaque caissier braqué appuya sur le petit bouton vert, le petit bouton d'alarme camouflé dans le blindage des coffres. Les alertes se déclenchèrent dans les commissariats de police qui furent d'emblée débordés. Six ou sept banques appelaient au secours en même temps dans chacune des six cités choisies. Que faire ? Il fallait commencer par la première se dirent les flics des villes, la dernière agence qui alerta cinq minutes après les autres reçut en dernier la visite des uniformes. Pas de chance c'est là que nos six amis, Marie, Luc, Jean, Matthieu, Thomas et Marc amassèrent un énorme butin, car les braquages dans les autres agences étaient des leurres.

Quand les flics arrivèrent enfin, une heure plus tard, après avoir fait chou blanc dans les autres banques, il était bien trop tard. Les amis des six s'étaient contentés de mettre en marche le magnétophone. Et comme les autres clients ils se jetèrent à terre. Ils n'eurent rien de plus à dire aux enquêteurs :

- On a entendu une voix qui nous imposait de nous coucher, de regarder le carrelage, de mettre les mains derrière la tête.

Le caissier abusé était bien penaud, c'était une fausse alerte. Les magnétophones finalement trouvés et examinés par la police scientifique sous toutes les coutures ne révélèrent aucun indice. Les ami(e)s des six purent regagner leur foyer comme tous les autres clients. Ils passaient pour de parfaites victimes. Marie, Luc, Jean, Matthieu, Thomas et Marc, qui avaient eux réellement braqué les six autres agences, avaient laissé quelques souvenirs.

A Niort le caissier raconta que son braqueur était chauve avec des moustaches avec un « A » sur son pull.

A Bressuire son collègue affirma que le sien puait … c'était immonde.

A Saumur l'autre affirma : il était handicapé, il boitait.

A Cholet le banquier se souvenait parfaitement d'un individu barbu avec un regard :

- comment dire … un regard de braqueur, c'est cela de braqueur.

A Parthenay il fut filmé ! C'était l'une des rares caméras installées à

l'époque. L'image en noir et blanc n'était pas fameuse mais elle fut étudiée de prés.

A Loudun le témoignage était flou :

- Il ressemblait à un diable hirsute il hurla « je suis Ialdabaôth le démiurge ! » C'est certain il était envoûté. On a l'habitude ici depuis que l'abbé Urbain Grandier a convoqué Satan pour posséder les bonnes soeurs. Hein ? Oui...c'était en 1620 mais on n'a rien oublié ici.

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