Résumé : Je crois, mais je n'en ai pas la preuve, que les gouttes d'eau au Moyen-Âge étaient de la même taille qu'aujourd'hui (à quelques millimètres près)... même au néolithique si cela se trouve.
Ainsi s'achevait la cassette, enfin pas tout à fait, à la fin on pouvait entendre une jolie chanson « Le clown est mort » de Giani Esposito, ce qui fit pleurer Balthazar. Il était très tard. Il avait beaucoup bu. Faire partie de cette bande lui aurait plu. Il consulta son agenda du lendemain : remise du mérite national à un élu quelconque (vin d'honneur certain), banquet des anciens de la pétanque (vin d'honneur garanti), goûter des comédiens amateurs (vin d'honneur assuré), départ en retraite d'un cheminot avec pétards sur les voies et fumigènes rouges (vin d'honneur obligatoire), inauguration d'une exposition d'art contemporain : un alignement de chaises longues de plage avec des ventilateurs derrière (expo nulle mais vin d'honneur de qualité). Une belle journée en somme. Il reprendrait la lecture des archives personnelles de Marie le lendemain soir car il n'irait pas à 20 h à l'assemblée générale des buveurs d'eau, une minuscule association qui ne comptait aucun Thouarsais pure souche dans ses rangs. L'ordre du jour annonçait : « Extension de notre structure aux buveurs de lait de chèvre », passionnant… Balthazar pensa que ces buveurs-là étaient sans doute des habitants de Bressuire échoués là pour quelques obscures raisons professionnelles.
Le soir donc, après avoir éclusé tous ces vins d'honneur, Balthazar mettait un point d'honneur à être parmi les derniers dégustateurs quitte à fermer la porte, c'est alors que les langues se déliaient que les confidences étaient partagées. Qui s'est jamais confié à un buveur de lait, fusse de lait de chèvre ? Balthazar avait connu jadis un journaliste de cette eau justement. Il ne ramenait jamais aucune information à part des banalités, par exemple : Bernard Gravieux a récolté une pomme de terre de trois kilos, ou bien le réseau d'eau potable sera coupé mardi de 10 h 30 à 11 h 45 dans la rue Ricard… Bref un nul qui ne savait rien des combats épiques autour du dernier verre de blanc, qui ignorait tout des mille et un secrets qui font palpiter les cités : Martine couche avec Émile. Balthazar rêvait d'une rubrique dont il avait déjà trouvé le nom : « Au coin du cul » . On y apprenait qui couchait avec qui. Cela aurait été très utile et cela aurait évité bien des bévues. Par exemple ne pas dire à Martine qu' Émile couchait avec Madeleine.
Bref, revenons à nos moutons. C'était le soir et Balthazar entamait une sublime bouteille de Sylvie Augereau. Il se plongea dans le désormais fameux dossier secret.
Une coupure de presse relatait, sous la plume de Marie un fait divers qui datait de l'automne 1975. Le titre était audacieux :
Explosion sous la charrue, L'agriculteur semé aux quatre coins du champ.
(A suivre)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire