dimanche 8 mai 2016

MENTEUR V



Las d'être musulman, et même si je buvais de l'alcool étant membre des Alévi, et même si, avec les femmes, nous dansions, pieds nus, sur les tapis de haute laine... je me suis lassé.



Je me suis engagé aux côtés des Peshmerga. Ce fut une belle tranche de vie. Nous n'avions peur de rien et encore moins de mourir. Nous buvions du thé brûlant dans les neiges d'Anatolie. Les femmes étaient plus courageuses que nous, elles nous épataient. Elles étaient des reines. Elles étaient intouchables. Nous n'étions pas dignes d'elles. Nous ne faisions pas peur à nos adversaires, elles, si !

Elles allaient en bande et dansaient seules autour des feux. 




Alors j'ai marché sur une mine. Je suis resté longtemps avec le pied sur le détonateur. Si je soulageais la pression je partais en morceaux. Je suis resté là six heures. Jusqu'à ce qu'elle vienne et me dise
"Sakin olun . Ben bir taş koyacağız" ( Reste calme. Je vais mettre une pierre).
Elle fredonnait cette air de Livaneli



Elle a mis une pierre sur mon pied et la pierre a remplacé mon pied.
Je suis parti. 

Trop communistes, même si le combat était beau. Si beau !

Je suis devenu chrétien ( ce ne fut pas si simple ) et j'ai mangé du porc parce que " ce n'est pas ce qui entre dans la bouche de l'homme qui est impur, c'est ce qui en sort".


Sainte Ludivine de Shiedam acceptait toutes les plaies que le Christ voulait bien lui offrir. Elle vécut mille souffrances et autant de plaies purulentes. Heureusement, Dieu, dans sa grande bonté fit en sorte que son pu exhalait les plus délicats effluves, les fragrances les plus fines "autant de cassolettes de parfum" écrit Huysmans . Ainsi se bousculait-on pour la soigner.


J'ai, alors, retrouvé de vieux réflexes oubliés.

Ce qui me plut dans l'évangile de Luc c'est ceci ... ( suite demain)



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