Tout en haut d'une pente qui dure deux heures , cinq ou six maisons de lourdes pierres : Bougès. Une source où l'on peut boire. Le panneau avise : "eau non contrôlée" ce qui veut dire pure. Elle tombe directement du dessus sans avoir vu le ciel. Et une auberge perchée. On mange sur ce balcon en montagne une omelette aux ceps ( cueillis ici), le pélardon( fromage) du fermier voisin , de la confiture de framboise maison et un vin souple du domaine de Gabalie (Lauzère) au parfum de pivoine. Les aubergistes sont comme une tante et un oncle revenus des pays du Levant, chaleureux et discrets. C'est délicieux. L'air est plein de l'odeur des genets.
On voit le Causse devant au loin, le Causse où il n'y a rien, même le vent ne s'y arrête pas.
Un lézard amoureux zigzague sur la lauze... et choit.
Plus loin, Pont-de-Mauvert est un endroit qui est dans ma vie depuis fort longtemps. C'est là que, les corps déliés nous allions, dans une folle liberté, insensibles aux autres, grimpant partout et sans cesse, dévorant le beurre pur et le miel fort, dans l'eau glacée des cailloux, sans fatigue. Seuls, enfin. C'est là qu'un soir d'orage nous avons dansé sous la foudre. Avides de vie, comme des sauvages. Comme des hommes des caverne déliés de tous les dieux. Nous étions de furieux carnassiers.
En dessous, nous arpentions une vieille route pavée sous les châtaigniers, et quand j'ai lu le récit inachevé de Gracq j'ai retrouvé le chemin. Il menait à une vieille mine à l'abandon.
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