Musique d'ambiance ici : https://www.youtube.com/watch?v=ZnFtLjQ_rr8
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Résumé : Hein ? Quoi ?
_ Rodrigo était de passage dans notre campement quand nous avons été délogés par la milice de Thouars. Putain ! l'histoire recommence ! On chasse le gitans désormais ! Bref. A la tête de cette équipe habillée de noir, (ça ne s'invente pas), armée de battes de baseball et de matraques électriques, qui tenait en laisse des dogues hurlant, à la tête de cette triste équipe : Hugues Single. Le maire en personne avec sa gueule de faux derche et sa cicatrice sur la tronche. Il semblait prendre un plaisir fou à épouvanter les gosses. Nous avons plié bagages en vitesse. Rodrigo s'est interposé. Il s'est placé bien devant le maire et il a commencé à déclamer la déclaration des droits de l'homme. Il n'avait pas entamé le deuxième article qu'il s'est pris un coup dans le ventre. Il a tenté de lever la main. Mais il n'a pas eu le temps. Il a été passé à tabac. Sa mère l'a récupéré de justesse. Comme on le portait dans sa caravane il m'a dit dans un souffle : « ce salaud de maire je l'ai reconnu et j'en sais long sur lui... Le journaliste qui est dans la merde serait bien intéressé... Set piss talisa mon tonton » ( ce qui veut dire au-revoir mon tonton, en gitan ; car non seulement chère lectrice et cher lecteur inconnus vous en apprenez beaucoup sur les usages de la presse et des élus dans ce livre, mais en plus vous vous initiez aux langues essentielles, celles qui permettent de voyager et dans quelques instants vous saurez tout du braconnage).
_ Bref poursuivit Luigi Rodrigo est parti, depuis je ne l'ai pas vu. Mais, à part vous comme journaliste dans la merde, je ne vois pas à qui pouvait faire allusion mon neveu.
_ C'est bien gentil, mais, excusez moi, cela ne me sort pas vraiment de mon infernale situation !
_ C'est vrai gadjo, mais je le verrai bien un de ces jours Rodrigo et on saura alors ce qu'il a voulu dire.
_ Hum... Mais quand ?
_ Ah ça ! Ça peut demander quelques mois, après le pélerinage à Sainte-Marie de la Mer et un long détour par la Sologne.
_ La Sologne ? Pourquoi la Sologne ?
Louis et Luigi échangèrent un sourire de connivence.
_ Avez-vous aimé le civet de lièvre d'hier Balthazar ? Demanda Louis.
_ Il était fameux !
_ Hé bien c'est un lièvre braconné en Sologne par Rodrigo l'an dernier, offert par Luigi, cuisiné et mis en conserve par moi.
Rodrigo était un expert en la matière. Il était la terreur des garde chasse. Tireur d'élite, il était aussi un redoutable collecteur de garennes. Pour cela il tendait un câble sous son auto et filait sur les départements entre Dhuizon, Bracieux et Salbris. Il ne lui fallait pas longtemps pour remplir son coffre. Sa famille était nombreuse et ses amis multiples. Les nuits noires il chassait aussi avec un phare très puissant, les yeux des animaux brillaient dans la nuit comme des cibles faciles ( c'est d'ailleurs de cette façon que se pratiquent les comptages). Parfois aussi il attachait solidement un fusil à canon scié sur le passage du gros gibier et tendait une ficelle en travers de la sente, accrochée à la détente de l'arme, redoutable technique ! Rodrigo et ses amis surveillaient aussi les pêches d'étang et venaient la nuit vidanger totalement les pièces d'eau déjà partiellement vidées. Au matin il ne restait guère de poisson et plus d'eau du tout. Bref le braconnage est tout un art interdit.
La soirée s'acheva sur des airs de flamenco. Luigi possédait un style très fin et fleuri comme celui de l'immense Sabicas. Et l'on bu jusque fort dans la nuit, une gnôle rugueuse et fluide avec une saveur de grappa : un alcool distillé par Pascal Gabilly à partir des moûts de Nicolas Reau.
A SUIVRE...
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