mardi 3 mars 2015

Massacre 22



22
Résumé : vous me direz aussi, pourquoi ne pas boire de l'eau ? Certes, mais l'eau n'a pas de goût et comment rendre la saveur d'un récit avec un ingrédient insipide ? Eh oui il faut réfléchir avant de poser des questions stupides.
_ Bon je t'explique dit Legrandu tu as écris : « après que je suis parti je suis allé boire un Duhomard ». C'est la formule grammaticale correcte : après que on utilise l'indicatif, pas le subjonctif. Or sur la note retrouvée sous le corps de la petite il est écrit : « après que je sois parti je suis allé boire un Duhomard »... Subjonctif, une faute que tu n'as pas commise. Ensuite tu as écris « je me rappelle... avoir bu un bon vin chez Nicolas Reau » et non je « me rappelle d'avoir... » On ne dit pas se rappeler de quelque chose mais se rappeler quelque chose. Une deuxième faute que tu n'as pas commise contrairement à la note. Et aussi tu as écris : « fors l'honneur » et non « fort l'honneur » comme c'est le cas sur cette foutu papier.Une troisième faute que tu n'as pas commise contrairement à la note. Et tu as aussi écris : « je me suis trompé, au temps pour moi » ; et pas « autant pour moi » comme sur la feuille toujours. Une quatrième faute que tu n'as pas commise contrairement à la note. Et le pompon tu as écrit : « les délices enfantines sont passées » en effet délice est féminin au pluriel, la note a commis l'erreur de laisser ce mot au masculin. Donc en dépit d'une écriture laide mais parfaitement imitée tu n'est pas l'auteur de la note. Tu as d'instinct rectifié les fautes, même celles que j'ai volontairement prononcées. Voilà maintenant frappe moi et évade toi.
Balthazar souriait stupidement. Ainsi les coups de règles en primaire, les oreilles pincées par ce tortionnaire d'instit, et les exercices constants du Bled, ce terrible bouquin de grammaire, avaient une utilité en définitive ! Legrandu avait-il eu le même maître intraitable ?

Balthazar se leva, et embrassa Legrandu. Puis il recula et lui envoya une merveilleuse patate en plein la tronche, un de ces coups appris chez les paras, quand, chaque soir dans les chiottes, des querelles se vidaient une bonne fois pour toute, parfois même entre hommes du rang et gradés . Un coup redoutable qui vous écrasait le nez avec un beau bruit net. L'inspecteur encaissa avec un grognement. Le sang se mit à gicler. Balthazar fit encore une bise sur la tête de son ami, enjamba la fenêtre. Il faisait nuit et frais, avec derrière l'empyreume des latrines policières le délicat parfum de la liberté

Il n'y avait qu'un seul endroit où aller !
A SUIVRE

1 commentaire:

  1. Ben, j'aurais fait deux fautes: le subjonctif, et autant...
    Dois-je pour autant être soupçonné du meurtre?
    Et puis j'ai découvert "empyreume". Un mot de plus!

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