Moïse était l'un de ces chasseurs riches qui, entre deux safaris, fréquentent les forêts au sud d'Orléans on l'on traque sans peine (et du haut de miradors parfois) des sangliers, des biches et des cerfs dix cors. On vient et l'on repart en hélicoptère après un délicieux repas à base de truffes. « C'était très simple, j'ai fait croire à un ami chasseur que mon fusil était en réparation. Il m'a prêté l'un des siens. Nous sommes allés chasser en compagnie de fils à papa, comme d'habitude. Je portais de magnifiques gants de pécari. Sous un hallier, un peu à l'écart, j'ai abattu un jeune homme de dix huit ans portant des guêtres de velours. La balle lui traversé le crâne. Il n'a pas souffert. J'ai appelé mon ami au loin, celui qui m'avait prêté le fusil. Il est venu me rejoindre. J'ai joué la panique, l'erreur, le drame. Et comme il s'approchait de moi pour me consoler, j'ai mis le canon sous son menton et j'ai tiré une nouvelle fois. Sa tête a explosé. J'ai mis le fusil entre ses mains, j'ai récupéré celui qu'il portait pour le jeter dans un étang tout proche. Conclusion : il avait tué le jeune homme et s'était suicidé. L'affaire fut vite bouclée, on imagina une histoire de jalousie. »
Caroline était ravie.
(A suivre)
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