(Photo Sébastien Bertin) |
Ici tout est pittoresque. Même un arc en ciel devient un spectacle divertissant. Et bien sûr au fond de la rue on trouve un trésor : le centre de Thouars.
Les chanceux habitent en Thouarsais !
Le roi n'est pas notre cousin.
(Photo Sébastien Bertin) |
Ici tout est pittoresque. Même un arc en ciel devient un spectacle divertissant. Et bien sûr au fond de la rue on trouve un trésor : le centre de Thouars.
Les chanceux habitent en Thouarsais !
Le roi n'est pas notre cousin.
Caroline avait vendu à un négociant en or la moitié des lingots de la vieille. Elle repartit avec une valise pleine de gros billet. Elle s'offrit un abonnement à vie pour des croisières lointaines en première classe. Chaque soir elle buvait un cocktail de couleur bleue en compagnie d'un capitaine toujours charmant
Caroline se réveilla, elle avait rêvé merveilleusement de son avenir, mais la réalité était moins douce. Une clef manœuvra la serrure de sa cellule. On venait la chercher pour lui passer un nœud coulant autour du cou. Caroline avait commis une erreur aux effets considérables. L'ennui serait bientôt chassé à vie.
En appuyant sa main sur la vitre du parloir, elle n'avait pas imaginé une seconde qu'une caméra filmait les entretiens des visites en prison. Pas de micro (les conversations restaient privées) mais les gardiens surveillaient que rien ne passe du côté des geôles. Ils avaient lu le message. Une perquisition à son domicile permit de retrouver une partie des lingots. Robert fut libéré avec des excuses et une petite indemnité. Un journaliste vint le voir pour écrire son histoire. Le livre eut beaucoup de succès et fit la fortune de ce bon Robert. Chaque soir, à bord d'un bateau de luxe, il buvait un cocktail de couleur bleue en belle compagnie.
Ce dernier épisode a été écrit pour que la morale soit sauve. Mais on peut très bien ne pas en tenir compte, le lecteur est libre de ses choix.
FIN ( lundi une suite possible)
Au fil de protestations effrayées et vaines, Robert tenta de se défendre stupidement :
« Mais je suis innocent. Pour le prouver allez voir dans la cave de la mamie, il y a une caisse de vin pleine de lingots … Si c'était moi le tueur je les aurais pris . »
Justement l'or n'y était plus !
Tout cela mena Robert au tribunal « ne niez pas grondait l'avocat général, on a trouvé une enveloppe à votre nom perdue dans le jardin de la victime lors de votre fuite, et son sang sur votre cravate, dans votre poubelle . Et comme par hasard rien dans la cave !» Le tribunal conduisit Robert vers l'échafaud.
Avant qu'il soit pendu, Caroline obtint l'autorisation de lui rendre visite. Un crime parfait mérite toujours d'être connu. Derrière la vitre du parloir elle posa sa main, Robert put y lire ce message.
« Pauvre nouille c'est moi la criminelle, et merci pour les lingots »
Robert baissa la tête, anéanti, de toute façon elle allait bientôt ne plus lui servir, sa tête.
(A suivre)
Le lendemain, un mercredi, le petit-fils de la vieille passa comme chaque semaine ( le même jour, à la même heure) faire une bise à la rombière. Il investissait dans l'avenir, se disant qu'un bécot hebdomadaire, lui ouvrirait peut-être un jour la voie de la fortune en héritage … allez savoir, des fois que la marâtre le couche dans son testament.
Il découvrit le crime, la gorge tailladée, le sang plein les draps. Il appela les pompiers et la police. L'enquête fut rondement menée. On trouva devant la porte de la victime l'enveloppe avec l'adresse du présumé meurtrier. On débarqua chez Robert, on fouilla son domicile de la cave au grenier. Un inspecteur au nez fin se pencha sur la poubelle de la maison où il trouva, sous des pots de yaourt vides et des emballages de jambon, une cravate pleine de sang. Le laboratoire releva sur la cravate l'ADN de Robert et celui du sang de la victime.
( A suivre)
Caroline ne s'ennuyait plus du tout. Elle peaufina son projet et passa à l'acte.
Une nuit sans lune, c'était un mardi à deux heures du matin, équipée d'une pince monseigneur elle força sans bruit la porte de la vieille dame revêche qui ronflait si fort qu'on l'entendait derrière les volets. Caroline accomplit alors ce qui occupait son imagination depuis des mois. Elle égorgea la vieille qui mourut alors qu'elle se rêvait jeune dans un hôtel de luxe buvant un cocktail de couleur bleue. Avec ses gants de caoutchouc Caroline sortit la cravate de sa boite et l'aspergea avec le sang de la malheureuse victime. Puis elle glissa la cravate dans un sac en plastique. Elle passa par la cave et récupéra les lingots d'or exactement où Robert avait dit les avoir trouvés. En repoussant la porte derrière elle, elle laissa tomber dans le jardin l'enveloppe froissée qui portait le nom de Robert.
(A suivre)
Robert rapporta le lendemain la boite dans laquelle avait été pliée la cravate offerte.
_ « Je l'ai portée longtemps comme tu m'as dit, elle est un peu froissée, je ne l'ai pas repassée. Je voudrais une anguille piégée dans une nasse si tu peux broder cela.»
_ « C'est parfait » répondit Caroline avec un petit sourire en coin. « Elle ajouta, au fait tu vas toujours rendre visite à la grand-mère au bout de la rue ? »
_ « Oui toutes les semaines, elle n'est pas commode mais je crois qu'elle m'aime bien. »
_ « On raconte qu'elle est riche. »
_ « Chut, ne le répète pas mais c'est vrai. Un jour qu'elle m'a demandé de remonter une bouteille de sa cave où il y a un foutoir sans nom, j'ai renversé une caisse de Nicolas Reau … dedans il y avait six lingots d'or. J'ai tout remis en place. Chut ne le dis à personne. »
En souriant Caroline répondit
_ « Je serai muette comme une tombe. »
( A suivre lundi )
A Saint-Jean-de-Thouars, le Thouet est tendre et coquin, il caresse les berges gentiment avec volupté. Un grand monsieur vient de temps en temps avec un tout petit chien jeter sur la berge des morceaux de pain et du maïs. Il dépose ses cadeaux et repart sans un mot. Les canards sont épatés. Tout est simple et sans manière. C'est très gentil, et très doux.
Les chanceux habitent en Thouarsais !
Le roi n'est pas notre cousin.
Il retira le papier cadeau, la cravate était belle dans sa boîte, l'étoffe était en fausse soie blanche. Impeccable ! Il était heureux.
Caroline présenta son projet
- « Quand tu seras chez toi, tu ouvriras la boite et tu porteras ta cravate, longtemps dans ta maison, même au lit. Ensuite, quand elle sera bien faite à ton cou, tu la remettras dans sa boite et tu me la rapporteras, je te broderai dessus le motif que tu auras choisi : un poisson, un papillon, un oiseau … ce que tu veux, réfléchis. »
Robert était aux anges.
Pendant plusieurs semaines Caroline se leva très tôt pour aller fouiller dans l'obscurité la poubelle de Robert avant le passage de la benne. Un jour enfin elle trouva sous ses gants de caoutchouc ce qu'elle convoitait : une enveloppe avec dessus, naturellement, l'adresse de Robert.
( A suivre )
Au bout de quelques jours une idée noire s'installa et prospéra dans son esprit. Très vite elle retrouva son dynamisme.
Voilà cette singulière histoire :
Caroline avait un voisin gentil, solitaire comme elle, mais totalement dénué de charme. A part raconter sa dernière partie de pêche, ou le changement d'une roue sur son auto, Robert n'avait jamais rien à dire.
La cible ce serait lui : Robert.
Elle l'invita à un apéro. Robert accepta avec joie, c'était son anniversaire. Caroline lui avait préparé un gentil cadeau : une cravate. Bon … ce présent était original parce que Robert, cantonnier, avait rarement l'occasion de porter une cravate.
( A suivre)
Ses collègues des autres services se demandaient comment cela devait être chez elle. « Parfait », « super impeccable » , « même la poussière doit être rangée » ajoutait en riant le secrétaire général. Ces qualités effrayaient les garçons qui redoutaient de courtiser une fille aussi parfaite : « je suis sûr que chez elle il y a plusieurs paires de pantoufles selon l'usage dans chacune des pièces … Si cela se trouve elle a même une paire de pantoufles exclusivement vouée au lit ! »
Caroline était donc seule, très seule.
Si elle était parvenue à chasser l'ennui jusqu’alors dans les moindres recoins de sa vie, un beau jour, tout étant fait, vérifié et revérifié elle plongea dans la perplexité suivie d'une cruelle mélancolie : « que puis-je faire maintenant ? »
Feuilleton policier en neuf épisodes.
Caroline était archiviste municipale. L'archive demande du calme, de la lenteur, le port de pantoufles l'hiver quand la neige caresse la vitre du bureau. Caroline était jolie, impétueuse, vive, elle redoutait l'ennui plus que tout. Pendant des années elle avait tué le temps en classant, rangeant, agençant, organisant, par ordre alphabétique, par sujets, par thèmes, par numéros, par dates, les dossiers, les fiches, les cartes, les notes. Tout était parfait au bout de quelques années. Ses supérieurs étaient admiratifs. Exemple :
- « Caroline, au siècle dernier un terrassement a été entrepris dans la rue principale pour faire passer le gaz, avez-vous un document là-dessus ? »
- « Bien sûr monsieur je regarde. »
Et huit minutes plus tard un vieux dossier aux couleurs ternes arrivait sur le bureau du maire qui lui adressait un compliment sincère.
( A suivre )
Lun des métiers les plus dangereux : homme sandwich chez les anthropophages.
( Balthazar Forcalquier)
On a aucune chance de faire une chose impossible, c'est dommage.
( Balthazar Forcalquier)
Christophe Colomb n'a jamais pensé qu'il avait abordé un nouveau continent. Il a toujours été certain d'avoir trouvé des rivages chinois. Il pensait que la terre avait une forme de poire et qu'à son sommet était le paradis. Ce n'est pas faux d'une certaine manière car la poire en haut est souvent d'un goût divin.