Photo : Christelle Van Brussel
En ce temps j'arpentais les rues oubliées, dans les faubourgs. Je ne croisais jamais personne, à part une patrouille de police qui ne manquait jamais de contrôler mes papiers et me demander "ce que je foutais là où il n'y a rien à voir". Il y avait pourtant dans ces enfilades d'ateliers une poésie moderne rugueuse, des grillages qui enfermaient des briques entassées par milliers ou des tribus de pelleteuses la gueule ouverte, des parkings fatigués, des lumières qui s'allumaient au passage comme pour me saluer et me remercier de briser leur solitude nocturne. Les machines lassent étaient enfin laissées tranquilles, elles s'assoupissaient en redoutant le chantier du lendemain. Aujourd'hui dans mon île lointaine et chaude il m'arrive de regretter cette atmosphère lointaine, mais cela ne dure pas, je bois un rhum. Voilà tout. |
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