mardi 23 février 2021

Un petit secret

 


J'étais petit alors. Mon préféré était le professeur Nimbus qui arpentait ce que j'appelais les "racontants". J'étais dans les bras de ma mère quand elle feuilletait le journal. 
Un peu plus tard elle tricha au mille bornes pour me faire gagner, c'était sous les bambous dans le jardin du Maroc. Je m'en souviens.
Je lui dois la plus grande leçon de ma vie.
Nous étions à Blois. J'étais au lycée Augustin Thierry où habita le père de Victor Hugo ( est-ce pour cela que je n'aime pas cet auteur moraliste ?) Bref. J'étais en 5e et nul en tout. Un surveillant général qui s'appelait Pancrazi était la terreur des élèves. On racontait qu'il avait cogné un élève à coups de clefs ! Mon père lui n'utilisait que le tuyau de butagaz ... Mes résultats étaient si catastrophiques que, sur le carnet, j'imitais la signature de mon père. En tremblant. Un jour le chef de classe qui s'appelait Boire ramassa les carnets de notes. Trois jours plus tard il les rendit, mais pas le mien ! 
- Pancrazi a gardé le tien ! me dit-il.
Le ciel s'effondra sur moi au sens propre du mot. J'attendis la lettre fatidique du lycée. Le temps passa. Le facteur n'apportait rien d'important pour moi. Le temps passa. Et un jour Boire, le chef de classe, me rendit mon carnet. Et comme je lui demandais comment il avait fait. Il me répondit :
_ J'ai trouvé ton carnet sur un bureau.
Maman contresigna les contrefaçons et j'appris (c'est une sorte de secret que je te livre lecteur(trice) inconnu(e)) que les problèmes se résolvent touts seuls. 
IL SUFFIT D'ATTENDRE.



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