mercredi 3 février 2021

Mémoire en vrac (7)


La maison aujourd'hui mais elle avait l'air beaucoup moins bourgeoise : pas de clôture, une toiture en évrite à une seule pente et, en haut sur la terrasse, pas de balustres mais une rembarde "soudée maison".


https://www.youtube.com/watch?v=FSGcZU96wRM

Quel ennui fut cette adolescence ! Des dimanches ternes sur le "chantier", c'était le nom que mon père avait donné à la maison en construction aux abords de Blois. Il bricolait. Alors nous devions l'aider : chercher des cales en bois sous la pluie morne, faire du béton dans une bétonnière qu'il avait fabriqué avec un vieux tonneau, tenir les tuyaux de plastique gris dont il formait les coudes en les plongeant dans une bassine d'huile bouillante après les avoir remplis de sable. La plomberie sentait alors la frite. 

Attendre. Attendre beaucoup et souvent, toute l'année. Surtout l'été car les vacances s'étiraient là sur le "chantier".

Nous étions habillés de bric et de broc : "c'est une belle vêture que celle du travailleur" disait papa.

Je ne lisais rien et j'écoutais d'une oreille distraite Mathé Altéry qui chantait "frou frou" en boucle car nous disposions d'un tourne disque sur le "chantier". Ma seule distraction était de piquer le magazine "Spirou" à mon frère qui prenait soin de s'asseoir dessus dès qu'il le refermait.

Quand je serai mort je veux être incinéré avec des pétards dans les poches ( ou du maïs ). Je le mérite bien.


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