"Parfois je m'arrête pour parler avec les animaux, les insectes, les plantes, toutes ces puissances végétales qui grouillent partout sur la ligne de l'horizon.
"Avec les guêpes hargneuses qui se jettent dans les plaies des figues pourrissant sur les arbres, plongeant leurs têtes rostrées dans les déchirures pleines de pépins en putréfaction et de sucs. M'approchant de très près, peut-être trop, si bien qu'un jour une guêpe m'a piqué une main. J'ai senti son dard pénétrer douloureusement dans la chair tendre qui se trouve entre les deux doigts.
_ Mais pourquoi vous êtes toujours hargneuses ? Je demande. Pourquoi vous vous jetez comme ça tête baissée dans la pulpe des fruits délaissés qui pourrissent sur les arbres ? Si bien que parfois, quand j'en cueille une pour le manger, je trouve dedans l'une d'entre vous qui sort, furieuse, toute souillée des liquides morts et des sucs dans lesquelles elle barbotait. Vous viez où ? Vous dormez où ? Qu'est-ce que se passe, de jour comme de nuit, dans vos nids féroces ?"
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