Une journée type. Je me réveille à 6 h, immuablement. Je descends à la cave vérifier que la mer n'a pas tenté de me voler quelques bouteilles. Parfois quand le vent du nord-ouest devient furieux il pousse des vagues gigantesques qui cognent aux vitres et tentent d'entrer par effraction dans le vestibule. Il faut alors écoper comme le ferait un naufrager. Heureusement je dispose depuis peu d'une bonne pompe. Il faut ensuite tout sécher patiemment. Je monte à la cuisine préparer mon petit déjeuner chocolaté dans le silence absolu. La radio maritime ne sera allumée qu'à 7 h 08. Elle est toujours silencieuse et ne trouble guère ma solitude grande. La journée ensuite s'écoule mollement, je vérifie quotidiennement les mécanismes, je remplis les formulaires dans mon bureau d'un constant RAS (Rien A Signaler). Je graisse des rouages, je lance la machine de secours quelques secondes. Puis je vais tout en haut essuyer les épaisses plaques de verre qui jettent la lumière au loin comme ferait une semeuse. La journée s'écoule sans heurt et à la tombée de la nuit un capteur dis au phare « il est temps de te réveiller ». Il s'allume alors automatiquement. C'est mon moment préféré. Quelle beauté, quelle complicité.
( A suivre)
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