https://www.youtube.com/watch?v=KYmL6kI0wkQ
Dans les taxis brousse nous passions les frontières comme les autres, le corps las et le visage rouge de la poussière de latérite. Je garde un souvenir : nous sommes arrivés dans la ville. Il faisait nuit. Chacun est parti de son côté. Avec mon ami nous avons dormi devant la gare sur un banc, à tour de rôle, car les machettes rodaient dans ce quartier menaçant. Au matin nous avons repris un taxi-brousse et avons retrouvé nos compagnons qui,eux aussi, allaient plus au Sud. Quand ils ont su que nous avions été clochards ils ont été navrés : « il fallait venir avec nous, il y avait un peu plus loin une case pour les voyageurs. » La voilà la vraie fraternité. Elle est douce et limpide.
Nous traversions le monde sans avidité. Quelques rares lassitudes nous accablaient, mais c'était rare, car la curiosité n'est jamais rassasiée.
( A suivre)
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