J'ai longé la côte Irlandaise. Au large du Galway, je me suis rapproché de la terre en arrivant à proximité du Donegal car le vent commençait à rugir. Hanté ou pas mon navire, "Le Rageur", tenait bien la mer et prenait du plaisir à affronter les vagues, en tout cas je le sentais comme ça. Parfois il gémissait mais je ne sais pas si c'était de douleur ou de plaisir. Le radar soudain semblait s'affoler et affichait d'improbables images, comme si la côte voisine était en caoutchouc, les cartes se transformaient comme un filin qui oscille au vent. Au début cela m'a fait rire, mais comme les instruments n'en faisaient qu'à leur tête, et pour éviter d'éperonner une terre incertaine, j'ai mis le cap plein ouest. Direction la grande mer folle. hurlante, et provocatrice, comme ces gars qui, sur les ports, cherchent la bagarre juste pour le plaisir de se frotter à la vie rude.
(A suivre).
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