dimanche 27 novembre 2022

En haut des pentes

 


Nous allions tout en haut, cela prenait des heures. Puis nous dévalions ces pentes ardues à grandes foulées. Nous usions de notre bâton comme d'un gouvernail et une manière de frein sans cela nous aurions pu basculer dans les sombres forêts tout en bas. A ces hauteurs la beauté des choses était saisissante et nous foncions au travers comme des locomotives joyeuses et hurlantes. 

Le bûcheronnage qui  nous occupait alors était une œuvre solitaire, même si les halliers voisins ronronnaient des machines à l'ouvrage. Il m'est arrivé d'avoir l'envie furieuse de me mettre nu et de me rouler dans les feuilles mortes en hurlant de vie comme font parfois les bêtes heureuses.

Voilà tout.

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