Nous passerons les jours qui viennent en compagnie d'un camarade italien Bruno Salvadori qui combattit sous le pavillon noir et sous le nom d' Antoine Gimenez. Il est l'auteur d'un livre qui compte "Les fils de la Nuit". Il raconte :
"Des conférences sont données. L'orateur débuta ainsi : " camarades, je demande pardon d'avance à ceux qui seront choqués par ce que je veux vous dire. Le mariage, institution vieilles de plusieurs dizaines de siècles, le mariage, dans sa forme actuelle est le tombeau de l'amour. La femme - selon ce principe - doit servir son mari et maître, cependant que lui se charge de la protéger. La femme est la chose de son époux, elle lui appartient. Dans cette société que nous voulons détruire, le prolétaire se marie souvent pour avoir une bonne le jour, et une femelle la nuit, et pour perpétuer la race des esclaves et des miséreux qui traînent leurs savates sur les chemins du monde. Et ceci pour le plus grand bien des classes dominantes qui nous écrasent.
" Les femmes du peuple, usées par le travail, affaiblies par une nourriture insuffisante, déformées par les grosses trop rapprochées, sont vieilles à trente ans.Oui, je sais, vous vous dites : une fille doit se marier, une femme sans mari est une plante sans feuilles, un arbre sans fruits...Et pour échapper à la tutelle d'un père vous êtes prêtes à vous donner. NON ! Je suis contre les prostitutions, même celles qui sont légalisées par le maire et bénies par le curé (...) Je réclame pour la femme, pour toutes les femmes, les mêmes droits que ceux des hommes. Je réclame pour la moitié de l'humanité le droit à la liberté de l'amour, à la liberté de la maternité."
Antoine Gimenez constate que " le succès de la conférence fut assez mitigé, surtout auprès des hommes les plus âgés."
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