Musique d'ambiance : https://www.youtube.com/watch?v=4MsA1cBVjIU
5
Résumé : ... y en a pas... on est lundi !
- Ben si, justement je vous en parle .
Le maire servit un douzième rosé à Balthazar et compléta son propre verre, il tira la manche du journaliste pour se mettre à l'écart.
_ C'est Albert Ichon. Oui je sais... au début cela fait rire : A l' Berrichon. Mais je vous assure, il n'y a pas de quoi se taper les cuisses. C'est un membre du FNRRB ( Front Nouveau pour le Renouveau de la Race Blanche)...Vous imaginez son programme... Il arrive du Limousin. Il a acheté ici une petite entreprise de nettoyage, et veut se présenter aux législatives. Il a de gros moyens financiers. Il a des amis dans le genre gros bras. Je me demande même s'il n'est pas franc-maçon !
_Ah ben non, on ne peut pas être franc-maçon et fasciste ! répliqua Balthazar en pensant « c'est donc cet Albert là dont j'ai entendu parlé l'autre soir » .
_Ah vous croyez encore cela ! Je vous croyais moins crédule, soupira le maire en tendant une main tremblante vers la bouteille de rosé. Il était bien ce maire finalement.
En rentrant à la rédaction Balthazar se mit en devoir d'en savoir plus sur cet Ablert Ichon.
Coup de fil à la documentation du journal où régnait une merveilleuse femme évanescente, douce et aimable. Elle s'appelait Gwendoline. Elle avait une voix si suave que, parfois Balthazar l'appelait pour rien, juste pour le plaisir de l'entendre.
_Hellôôô Balt ! Quiiiii? Albert Ichon ? Je te transmets cela dans l'heure. Sinon ça va tôa ?
Cette manière qu'elle avait de dire « sinon, ça va tôa? » était d'une féminité si appuyée, si tendre, que cette question appelait un soupir languide en guise de réponse.
Personne jamais ne demandait à Balthazar s'il allait bien. On lui disait « alors ? Boule de con, ça gaze ?» Même dit d'une façon cordiale cela n'avait rien à voir avoir avec ce délicieux « sinon, ça va tôa? »
Était-elle mariée ? Etait- elle vieille fille jadis trahie ? Était-elle belle ? Qu'importaient toutes ces absurdes questions. Elle était dans l'imaginaire de Balthazar la femme parfaite. Le timbre de sa voix un peu voilée aurait mené en esclavage comblé plus d'un homme libre.
A SUIVRE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire