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Ceux qui composent cette étrange histoire.
Ils
sont six : Marie, Luc, Jean, Marc, Matthieu et Thomas. On va
les suivre désormais dans le cheminement de leurs pensées et de
leurs actions. -
Chapitre
4
Résumé :
Au
théâtre le souffleur avait des trous de mémoire,
on a été obligé de le licencier, mais il venait quand même,
il avait oublié qu'il ne faisait plus partie du personnel.
on a été obligé de le licencier, mais il venait quand même,
il avait oublié qu'il ne faisait plus partie du personnel.
Ils
étaient six (Marie, Jean, Luc, Matthieu, Marc, Thomas). C'est leur
folle histoire qu'on va raconter ici. Tous les six se retrouvaient
chaque vendredi au Café des Arts, à Thouars (tenu par un ancien
para de la coloniale) ; puis selon la saison au bord du Thouet (par
exemple l'été, dans la délicieuse prairie Michel Olivier. Quel bel
hommage ! Avoir une prairie à son nom c'est mieux qu'un
boulevard non ?) Ils se rassemblaient donc là, tous les cinq,
quand les pêcheurs étaient partis vider un verre en rotant dans
l'un de ces bistros à l'enseigne défraîchie dont le patron
fatigué, levé depuis cinq heures (vendredi est jour de marché),
disait en essuyant les tables sales avec un torchon sale : « Bon
les gars, vous êtes bien mignons, mais, moi, demain je me lève
tôt ; y a un super million et ça va gratter les grilles dès
l'ouverture ! »
Ce
à quoi les pêcheurs répondaient en cœur : « Les
cons de pauvres ! Remets nous ça patron ! »
Les
six amis se retrouvaient souvent aussi au restaurant « Le Trait
d'Union » derrière l'église Saint-Médard, d'abord parce que
la cuisine était parfaite, ensuite parce que le patron était
aimable et portait des chemises extravagantes, et parce qu'enfin
« Trait d'Union » était un nom qui touchait leur cœur.
Pourquoi
ces six-là (Marie, Jean, Luc, Matthieu, Marc, Thomas) si différents
étaient-ils ensemble chaque semaine ? Quel lien nouait leur vie ?
C'est là le secret fou qui compose cette histoire d'autant plus
incroyable qu'elle est possible !
Il
y avait donc Marie, fantasque, qui buvait gaillardement pour
faire la belle, et rentrait chez elle, flamboyante et seule. Belle
certes, cultivée oui, mais affreusement seule comme au premier
jour ; quand elle naquit et qu'elle découvrit qu'elle n'était
pas sa mère, puis qu'elle était fille … et ensuite elle vécut
tout ce cortège qui escorte les femmes … ces trucs qui obsèdent
devant la glace… ces modes, ces sandales inconfortables, ces pinces
qui tirent les cheveux, ces soutiens-gorge qui pincent, piquent,
enferment. Ces trucs qui imposent des coquetteries et des faiblesses.
Marie était le lien entre les cinq autres, comme la femme le fut
quand elle mangea du fruit aux premiers temps, heureusement
conseillée par le serpent, cet animal sage et sûrement pas fourbe
(comme on veut le faire croire depuis plus de dix à quinze siècles
avant Jésus Christ).
Si
Marie eut des amants, personne n'en sut jamais rien. En tout cas ce
ne fut ni Jean, ni Marc, ni Luc, ni Matthieu, ni Thomas. Cinq garçons
qui la considéraient comme une sorte de divine révélation, hors de
portée, pure et aimée.
C'est
grâce à Marie qu'on apprit tout, car elle écrivit ces choses
stupéfiantes dans un style net et précis, comme un coup de lame
dans la gorge (ce geste de baïonnette qu'on apprend chez les paras
pour éliminer sans bruit une sentinelle). Elle expliqua ce qui
s'était produit, comment cela s'était produit, et surtout pourquoi
cela advint. Elle était journaliste au Courrier de la République
à la rédaction locale de Thouars, bien avant l'arrivée de
Balthazar.
Son
écrivain préféré était Claude Simon.
( A suivre)
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