dimanche 27 septembre 2020

Secousse 13

 


Résumé : Un peuple qui n'aurait pas inventé le futur n'aurait que faire d'un

prophète.


Balthazar apprit au passage que ces quatre évangiles étaient « canoniques ». Même si cela envoie du lourd, le mot n'a rien à voir avec une pièce d'artillerie, cela correspond à un mot grec qui veut dire quelque chose comme baguette, règle. Donc les quatre Évangiles, Jean, Marc, Luc, Matthieu (tous révisés par Saint Jérôme) disaient la règle entendue par l'église et ensuite approuvée par les réformés (ces protestants qui avaient fait la richesse de Thouars avant de partir faire celle de la Suisse). Mais en dépit de cette « révision » de Saint-Jérôme, Jésus va très loin quand, dans l'Évangile de Luc (Chapitre 19 verset 26 et 27), il clame : « Je vous le dis, on donnera à celui qui a, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a. Au reste, amenez ici mes ennemis, qui n'ont pas voulu que je régnasse sur eux, et égorgez-les en ma présence. » SAPRISTI !!! On se dit que Saint Jérôme a dû en retirer pas mal mais il en a laissé passer de rudes !
Certes Balthazar avait jadis été à la messe, mais il n'avait jamais entendu parler de tout cela : à la messe les chants étaient beaux, son pantalon du dimanche le grattait, il s'ennuyait et il devait donner une pièce à la fin, ce qui au final faisait moins d'argent pour acheter des bonbons. 
Restait encore à lire l'Évangile de Thomas. Après c'est promis on s'occupe de ce qui fait le corps non pas du Christ mais de cette histoire. De l'évangile de Thomas, on ne savait pas grand chose jusqu'en 1945. Un beau jour du côté de Jabal Al Tarif, un coin paumé à 5 km au nord de Nag Hammadi, un paysan labourait son lopin. " تبباا ", hurla-t-il soudain dans son sabir (ce qui veut dire quelque chose comme « Merde !»). Sa charrue venait de heurter un truc dur. Il se pencha. Il creusa. Il trouva une amphore, et, dedans, un tas de vieux trucs, des manuscrits très anciens dont : L'EVANGILE DE THOMAS et ses 114 logia. Logia est le pluriel de logion, on dit un logion et des logia (sans S)… c'est comme ça, on aborde ici le divin, ce n'est pas une liste de courses au supermarché ! Logia veut dire « paroles divines ». Chez Thomas, pas d'histoires sur Jésus, rien de synoptique (ces épisodes qu'on retrouve ici et là), juste des paroles. Jésus a dit ceci ou cela… Il ne transforme pas l'eau en vin (si cela avait été de l'eau pétillante cela aurait été du Champagne !), il ne fait pas du pain plus qu'on peut en manger (il en reste toujours), non… il cause seulement mais c'est passionnant ! Cet évangile est réputé apocryphe, ce qui signifie en langage commun « faux » mais qui signifie en réalité « caché ». Par exemple on pouvait dire que Balthazar buvait trop, était-ce apocryphe ? Était-ce faux ? Ou buvait-il en cachette ? Je vous laisse choisir.
Il reste qu'on touchait là à la moelle du christianisme, bien avant ce Saint- Paul qui ne fait pas dans la finesse : Première épître aux corinthiens, Saint- Paul : « Si une femme ne met pas de voile, qu'elle se coupe les cheveux ! (…) L'homme, lui, n'a pas à se couvrir la tête parce qu'il est l'image et le reflet de dieu, quant à la femme elle est le reflet de l'homme. » Première épître à Thimothée 2/9 : « Pendant l'instruction la femme doit garder le silence, en toute soumission. Je ne permets pas à la femme d'enseigner ni de faire la loi à l'homme. Qu'elle se tienne tranquille. » En voilà un qui n'est pas prêt d'avoir sa carte dans une association féministe !

( A suivre)

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