Elle avait un amoureux caché, il s'appelait Mouloud, c'était l'épicier en bas de l'immeuble. Il la faisait rire. Un jour en lui offrant une livre de courgettes il lui confia « vous savez j'ai fait rire beaucoup de filles mais j'en ai embrassé très peu. » Alors, pour effacer la petite larme qui coulait au bord de l'oeil de Mouloud ( qui était borgne) Kimberlé tenta quelque chose de pittoresque elle dit avec un regard malicieux: « Allez Mouloud, à la louche, fais moi une fourchette de prix pour ce lot de couteaux ». Mouloud fut tout de suite réconforté : c'est pourtant vrai que l'anagrame du mot « guerison » c'est « soigneur ». Voilà un truc qu'il faudrait méditer mais je n'ai pas le temps d'y penser. Mouloud tout guilleret osa cette saillie : « ah Kimberlé ! c'est pourtant vrai cet aphorisme : « qui aime bien châtie bien … » mais quand même je préfère être embrassé. » Kimberlé en eut assez, elle tourna les talons. Mouloud pensa qu'une femme froissée et une femme à repasser « je ferai mieux la prochaine fois » se dit-il. Il s'en alla faire l'inventaire de ses stocks ; comme les sangliers, il était souvent déçu « ça ne sert à rien de faire des choses inutiles » soupira-t-il en tournant les babouches.
( A suivre mais cela ne va pas durer)
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