Il y a du sang-culotte chez le gilet jaune
Voilà une cinquantaine de jours qu'ils sont là, pas loin, au rond point de Saint-Jean. Des ami(e)s m'ont dit "pourquoi tu n'y vas pas "?
Ils avaient raison. Alors j'ai acheté une galette avec une couronne jaune et ils m'ont accueilli sans manière "fraternellement" comme dit mon pote Dédé qui a passé le réveillon avec eux à Niort. Personne n'a cherché à avoir la couronne, les honneurs ce n'est pas leur truc.
Il y a peu ils étaient sur le rond-point, mais depuis un reportage sur FR 3 des uniformes sont venus leur dire d'aller se faire voir ailleurs : " on était là depuis des semaines déjà, il n'y avait rien de changé, on ne bloque pas, mais je crois que la sous-préfète n'a pas aimé qu'on passe à la télé, " dit Hélène.
Pas grave un agriculteur voisin leur a proposé un bout de terrain. Ils ont posé là le brasero et un petit abri en bâche, des palettes au sol pour ne pas piétiner dans la boue. Café chaud et les copains.
Les voitures de gendarmerie passent, tout est calme.
Pourtant, les gilets jaunes gênent, leur seule et innocente présence gêne les autorités. Et cela va durer longtemps on le sent, on le voit. Les gens saluent ou s'arrêtent pour tailler la bavette. Certains apportent de l'eau, des jus de fruit, du pain, du jambon... On ne voit pas pourquoi cela s'arrêterait, il n'y a pas de lassitude. Quelque chose de très puissant s'installe : l'habitude et la camaraderie.
Hélène, 49 ans, vit d'une pension d'invalidité " 400 € par mois et on m'enlève 40 € de CSG (...) Tout cela commence à coûter un bras et bientôt on n'aura plus de bras. Plus de bras ! plus de chocolat !(rires) Dans une commune voisine, le maire m'a dit qu'il avait retourné la portrait de Macron face au mur (rires)! Les maires des petites communes ici, nous soutiennent. "
(A suivre)
Hélène : on l'impose... elle n'a pas l'ISF, elle! |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire