mercredi 9 mai 2018
Marteau dans le manchon
Le 1er mars 1912, des Suffragettes appartenant à la classe moyenne descendent dans la rue, chacune un petit marteau caché dans son manchon. Elles brisent toutes les vitrines de l’ouest londonien.
David Mitchell énumère ainsi les faits d’armes des « suffragettes » : « On fracassa des réverbères, on peignit Vote pour les femmes sur les bancs des parcs publics, le capitonnage des wagons de chemins de fer fut lacéré, des trous de serrure bouchés avec des grains de plomb ; on peignit en blanc les numéros des maisons, on saccagea des plates-bandes municipales, et des terrains de golf et de jeux de boules […]. On endommagea des fils du téléphone avec des cisailles à long manche, on fit exploser des boîtes à fusibles. Les fenêtres du Carlton, du Junior Carlton et des Reform Clubs volèrent en éclats. […] Une tribune au champ de courses d’Ayr [fut] incendiée, ainsi qu’un certain nombre de grandes et coûteuses résidences, souvent hideuses d’ailleurs, causant des sinistres de plusieurs centaines de milliers de livres au grand dam des compagnies d’assurance. Treize peintures furent lacérés à la Manchester Art Gallery et l’on brisa la vitrine d’un coffret à bijoux à la Tour de Londres (ainsi que des serres à orchidées au Jardin botanique de Kew). On trouva des bombes près de la Banque d’Angleterre, et une explosion […] détruisit la nouvelle maison de Lloyd George à Walton Heath, alors en construction. »
Le London Museum conserve des spécimen de lance-pierre et de marteaux saisis sur les manifestantes. Sur le manche de l’un des marteaux brise-vitre , on a gravé la formule « For to free » : « Pour [se] libérer ».
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"on peignit sur les bancs des parcs publics"
RépondreSupprimervoilà ce qui différencie les Suffragettes des Black Blocs.
Et en plus elle ne parasitaient pas les manifs des autres !
Des femmes qui prenaient leur propres destins en main, on pouvait relier leur violence à une situation précise et celle-ci prenait alors sens.