Aquarelle : Christian Seguin.
Un jour dans ce wagon qui roulait plein ouest, sur le siège en face de moi, une jeune femme brune, délicate avec un nez un peu long et des yeux smaragdins s'est déchaussée, elle portait des soquettes de dentelles. Elle a replié ses jambes comme le font d'ordinaire les femmes. Elle avait les pieds un peu grands, fins et très harmonieux. Elle a ouvert son livre " Du côté de chez Swann" ( "D’où avait pu me venir cette puissante joie? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle? Que signifiait-elle? Où l’appréhender?").
Je m'en souviens encore.
J'ai retrouvé le wagon hier sur une voie de garage à Thouars. L'émotion toute neuve. La tôle rouillée, et à la place d'elle , les coussins éventrés.
Voilà tout.
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