mardi 23 février 2016

Là, c'est moi (3)


Bon, le temps avance, mais avec une lenteur atroce ... Il ne se passe strictement rien. J'arpente cette existence sans lassitude, sans passion, je ne lis rien, je ne fais rien, je mitonne à petit feu. Je redouble les classes aussi souvent que possible. Je parviendrai à trois ans de retard... une prouesse pour l'époque.
Quand on me demande ce que je veux faire de ma vie...Je souris bêtement.





 Mais ce n'est pas triste du tout. Un jour tout change, je découvre le dulcimer. Personne ne sait ce que c'est et alors je commence à intéresser les filles
Remarquez la chemise à carreaux.



 Là, c'est moi, je deviens annonciateur façon Saint Jean Baptiste, j'ai un pull tricoté façon "grain de riz" bleu roi. J'annonce la bonne nouvelle, façon :" enfin un truc m'intéresse". Certes mon père aurait préféré que ce soient plutôt des équations à trois inconnues... Mais personne n'est parfait.

Remarquez la chemise à carreaux.



 Je deviens incollable sur Woody Guthrie dont je vais acheter les disques après avoir accompli des prodiges d'économie, de beaux albums Folkways à la pochette de carton épais ; elle se déplie et offre les paroles en anglais traduites en français. J'apprends par coeur les chansons. 
 
Cet album fut le premier 

Je fais des progrès fous en anglais même si le prof ( il s'appelle Roy)  s'échine à nous faire traduire " n'eut été sa rougeur on n'aurait pas su qu'il mentait" il est quand même un peu épaté mais tout cela n'est guère académique "  je vous mets 3 3/4". Parce que cette nouille notait en quart de point.
Je réplique :
"My stack of gold dollars I wasted away
And I lost about ninety nine  poor boy".

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