La radio qui jusqu'alors me berçait mollement de ses « besoins de rien ? » m'annonce une chose insupportable : « votre retraite sera effective dans une semaine, félicitations ». Ma retraite ??? mais je n'en veux pas ? Je suis là haut depuis des lustres, je ne demande rien à personne, je veux juste chérir ma solitude, je ne coûte rien à personne, je n'ai jamais touché un salaire, ou alors il s'accumule sur un compte dont j'ai oublié les codes depuis toujours. Je m'empare du micro et je hurle qu'il n'en est pas question. A l'autre bout dans un grésillement le correspondant rit de bon cœur puis il me confirme l'information, il me dit que je suis le dernier à vivre sur ces cimes maritimes et qu'on attendait en haut lieu cette date pour me faire vider les lieux, et installer une machine automatique qui fera très bien ce que j'accomplis depuis toujours. « Votre métier n'existe plus, vous êtes le dernier. Une vedette viendra vous chercher dans huit jours. »
Il me reste huit jours. Je suis sonné et soudain je me souviens qu'à la cave il y a ce qu'il me faut.
(A suivre)
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