Dernier Français de Panama (il n'y en a pas 20)
Je vous dédie ce poème
Barman du Matachine
Des milliers de Chinois sont morts où se dresse maintenant le
Bar flamboyant
Vous distillez
Vous vous êtes enrichi en enterrant les cholériques
Envoyez-moi la photographie de la forêt de chênes-lièges qui pousse
sur les 400 locomotives abandonnées par l'entreprise française
Cadavres-vivants
Le palmier greffé dans la banne d'une grue chargée d'orchidées
Les canons d'Aspinwall rongés par les toucans
La drague aux tortues
Les pumas qui nichent dans le gazomètre défoncé
Les écluses perforées par les poissons-scie
La tuyauterie des pompes bouchée par une colonie d'iguanes
Les trains arrêtés par l'invasion des chenilles
Et l'ancre gigantesque aux armoiries de Louis XV dont vous n'avez su
m'expliquer la présence dans la forêt
Tous les ans vous changez les portes de votre établissement incrustées
de signatures
Tous ceux qui passèrent chez vous
Ces 32 portes quel témoignage
Langues vivantes de ce sacré canal que vous chérissez tant
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