Martine avait un curieux "doudou", c'était la tête empaillée d'un vieux domestique. Elle ne pouvait pas s'endormir sans caresser les rouflaquettes du valet qui avait été décapité pour avoir volé du sucre dans un placard. A l'époque la loi sur le sucre était très stricte. Cette vieille tête fatiguée, usée de caresses enfantines et de bisous mouillés, traînée de poussettes en landaus, s'abîma et commença à sentir très mauvais. Il fallut la jeter dans un étang et comme Martine était inconsolable on battit la campagne pour trouver un paysan un peu ressemblant. Il fut lui aussi décapité et sa tête fut aussi empaillée. Mais Martine n'en voulut pas au motif que ce n'était pas là son vrai doudou. Elle se consola avec la main séchée d'une servante qu'elle aimait beaucoup et qui fut amputée pour l'occasion.
Voilà c'est tout.
Quelle belle histoire de pièces détachées... mais pas de rechange !
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