Les escales étaient heureuses et parfumées d'alcool. Après des mois de navigation là-haut dans la hune, à tirer sur les filins, à hurler dans les bourrasques, et puis aussi après ces heures obscures dans les ponts inférieurs, dans cette forêt de hamacs peuplée de ronflement et trempée de sueurs, on vivait un peu, libre enfin. Heureusement le capitaine était un bon gars. Et comme j'avais, un jour, donné un coup de couteau à un subrécargue qui refusait de nous donner notre solde, on me laissait vivre dans une paix royale. On murmurait " attention il peut devenir fou".
Voilà tout
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