dimanche 17 juin 2018

Une idée diabolique

Traduit du français par Balthazar

Piotr Grulwlad était rancunier.
Dessin Louie Travis.


C'est une rupture amoureuse qui l'avait conduit là haut. Piotr Grulwald avait choisi un chalet loin de tout  perché au bord du glacier. Personne dans un rayon de 18 km. La paix parfaite. Il recevait rarement du courrier, à part celui de son éditeur qui lui envoyait des droits d'auteur chaque année plus maigres, et quelques lettres de lecteurs fidèles et impatients qui n'avaient pas oublié ses fulgurantes poésies. Le facteur en maugréant parcourait à vélo les 22 km qui séparaient le chalet de la poste située opportunément rue de la Poste dans la vallée.  Et comme Piotr n'offrait jamais un verre au préposé essoufflé, le facteur faisait la gueule. Quand il pleuvait il faisait exprès de laisser dépasser de la boîte aux lettres un bout de l'enveloppe. Las de le gendarmer, Piotr finit par se fâcher. Le facteur l'envoya paître et l'engueula : " a-t-on idée d'habiter là pauvre abruti ! tu te prends pour Dieu ? Connard !"
Piotr était furieux, comment cet imbécile à casquette pouvait-il le comparer à dieu ? Alors le poète imagina une cruelle revanche ...

Pour savoir la suite, suivre la flèche. 



Il s'abonna au journal local "La Dépêche des Cimes". Ainsi le facteur fut obligé des années durant de monter chaque jour le journal au chalet, été comme hiver, sous la neige, sous la pluie, dans le vent ! Chaque jour 22 km de côte pour arriver là haut. Sa haine fut terrible. Et enfin Piotr mourut d'une vilaine fièvre. L'abonnement s'interrompit. Et le gendarme au café de la vallée de raconter avec stupéfaction : " il était quand même bizarre ce Grulwald, dans une pièce du chalet on a trouvé des gros tas de " la Dépêche des Cimes" le journal n'avait jamais été ouvert ! "
Voilà c'est tout.

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