dimanche 7 mars 2021

Mémoires en vrac (12)

 


Mon carnet de notes et mon stylo. Les journalistes ont tous des manies.

 Journaliste c'est un beau métier, on traîne aux vins d'honneur. On ne dépend que du lecteur, Jako mon confrère et complice disait : "je n'ai qu'un seul rédacteur en chef : c'est le lecteur". Ce fut notre règle d'or.

Quand la fête s'achève on rejoint sa rédaction seul et l'on se met au labeur. Des fois la nuit on part : une maison brûle ou bien un gars jaloux a tué sa femme, et puis ces noces d'or, ces départs en retraite, ces concours de pêche, ces usines qui ferment, ces patrons qui vous mettent dehors, ces artistes contemporains qui vous haïssent, ces conseils municipaux qui traînent, ces assemblées générales partout, tout le temps, et ces amis en pagaille, des gens simples, chaleureux et généreux. Que de  belles rencontres ! 

Autour d'un verre on glanait toutes les confidences politiques ou sociales ou intimes. Plus on allume de mèches plus on vous tend de bâtons de dynamite. 

Jadis le commissariat, la brigade de gendarmerie et la caserne des pompiers avaient chacun leur bar. On y buvait sec et toujours en bonne compagnie. Cela permettait d'écarter quelques cauchemars, les faits divers sont souvent cruels. 

Quand un élu couinait ( c'était fréquent) la réponse qu'on lui infligeait était : " c'est vrai ou non ?". En allant ainsi cahincaha j'ai obtenu deux distinctions décernées par des élus l'un de gauche, l'autre de droite,  l'un me traita publiquement de "fasciste" et l'autre tout aussi publiquement de "journaliste de merde". On arrosa cela comme il convenait !


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