mardi 16 juin 2015

La jouissance du monde 2 ( II )







Sur un morceau de peau j'avais dessiné les évènements récents. Je ne savais plus écrire. Au pas du cheval je consultais sans cesse ces notes tracées avec une pointe graissée de suie. Voilà ce que cela racontait.


Une femme aimée était morte. Elle s'appelait... Heu... Comment s'appelait-elle déjà ? La couleur éburnéenne - la suie ayant mystérieusement disparue au tracé de son image - ne donnait pas son nom. Le monde était déserté parce que... parce que... je n'arrivais pas interpréter le trait...

Il était question d'une brume mortelle, ou d'un gaz ( comment dessiner un gaz?).
Ah ! Le rouleau était précis : il fallait éviter les hommes bleus ( colorés de guède). Pourquoi ? Pas de réponse, mais l'injonction était précise, impérative même, sdignifiée avec des traits nets et acérés. En revanche le contact des femmes était doux (colorées d'ocre). Doux comment ?
_ Amogh ? Dis-moi, comment les femmes sont-elles douces ?
_ Absalom, répondit Amogh sans se retourner, elles sont douces comme ça !

Il traça dans l'air un grand cercle. C'était beau, et c'est vrai que c'était doux. J'eus alors des larmes qui coulaient, heureusement mon ami ne se retourna pas, et je pus pleurer sans sanglots.
A Suivre. 

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